Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
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Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Mar 12 Mai - 3:06:06
Del Fleien. Ville d’Esperanza, capitale non-officielle du monde. 15h00. Véritable canicule.
Au dernier étage d’un immeuble miteux se tient l’agence d’un détective privé. Quand un client atteint ce lieu –après avoir grimpé cinq étages par les escaliers – il découvre, au bout d’un couloir, une porte recouverte d’une vieille couche de peinture beige qui s’écaille, et ornée d’un petit panneau de bois : « Blacksad. Détective. Sonnez, puis entrez. » Souvent, le client rechigne à utiliser la sonnette que le panneau ordonne d’activer, car elle est aussi grasse, à elle toute seule, qu’une plaquette de 250g de beurre.
Une fois la porte passée, le reste n’est pas vraiment plus reluisant. Le bureau dans lequel atterrit le nouveau client est dans un désordre digne d’Hiroshima après la bombe. La seule source de lumière est une minuscule fenêtre dont les carreaux sont gris de crasse, et que le propriétaire ne peut même plus ouvrir tant la poignée est rouillée. La pièce, déjà exiguë, semble encore plus petite et étouffante à cause des dizaines de piles de documents entassées partout : sur les meubles, sur les étagères, sur le sol même... Deviner la couleur du parquet revient à réaliser le plus grand exploit que puisse connaitre ce siècle.
Mais, dans cet apparent chaos, trônant au fond de la pièce comme un pacha, se trouve le seul et unique détective reconnu de Del Fleien.
John Blacksad.
Un corps d’homme et une tête de chat noir, qui vous sourit de toutes ses canines trop blanches et trop aiguisées, et dont les yeux verts vous transpercent aussi bien que les balles d’un Colt.
Il est désordonné. Il est régulièrement fauché. Il fréquente des bars plutôt ‘borderline’. Mais il sait très bien faire son boulot, et c’est en général la seule chose que lui demande sa clientèle. Et aujourd’hui, John Blacksad aimerait bien avoir de la clientèle. Quelque chose comme un chic type qui vous demande un truc pas trop fatiguant et qui rapporte gros. Mmh, ça serait le rêve.
Mais la sonnette reste désespérément silencieuse.
Et le chat s’ennuie. Il n’y a rien de pire qu’un pauvre chat qui s’ennuie, et dont même la légendaire curiosité s’est momentanément éteinte.
Avec un profond soupir, Blacksad se leva, s’étira de tout son long, traversa son lieu de travail poussiéreux en faisant craquer les vieilles lattes du parquet, et sortit. Il laissa son imperméable sur le porte-manteau, au vu de la chaleur qui régnait cet après-midi sur Esperanza, et quitta son appartement en chemise blanche et pantalon à pinces couleur sable. Mise à part son visage un peu bougon, il était incontestablement agréable à regarder. En admettant que celui ou celle qui regarde sait apprécier les attributs félins du Blacksad... Mais, justement, cela faisait parti du charme. D’un pas lourd, il descendit les escaliers de son immeuble, plongé dans ses réflexions.
*Entre mon compte en banque et mon moral, c’est à qui touchera le fond le premier. Il me faudrait une bonne affaire. Quoique, si c’est encore pour escorté un gros suant allergique au savon...*
Il était arrivé dans le hall. Nouveau soupir. Au moins, prendre l’air lui ferait peut-être du bien. Il poussa la grande porte métallique de son immeuble, et s’engouffra dans la chaleur et la lumière d’Esperanza. D’un geste sûr car maintes et maintes fois répété, il tira son paquet de cigarettes de sa poche (le tabac de Del Fleien avait le goût d’une bonne Camel), et tapota dessus pour en faire jaillir une nouvelle cigarette, notant au passage que c’était la dernière. Tout en continuant sa marche, il porta le trésor à sa bouche, et replongea dans ses poches pour trouver son briquet.
*Il faut que j’en rachète. Voyons le positif : je n’ai pas de quoi me payer des vacances de rêve avec une jolie jeune femme, mais j’ai encore de quoi me payer le tabac...*
Ayant toujours la tête penchée et l’esprit ailleurs, Blacksad n’écouta pas ses sens pourtant particulièrement affinés, et ne remarqua pas, ou plutôt ne prit pas la peine de remarquer, que quelqu’un aller lui rentrer dedans. Il entendit bien des pas, mais la recherche de son briquet le préoccupait beaucoup trop. Une masse encore indéfinie le percuta, sans y mettre vraiment de force, mais en le déstabilisant assez pour qu’il lâche sa cigarette... qui roula sur le sol... et qu’il écrasa de son propre pied en reculant sous l’effet de la collision.
« Voilà, j’ai enfin la preuve que les chats noirs portent malheur... Mais on aurait pu me dire qu’ils se portent surtout malheur à eux-mêmes. » dit-il sur un ton de franche lassitude.
Dans un triste sourire, Blacksad releva la tête.
Pour tomber nez-à-nez avec une jeune femme. Magnifique. Pour l’instant, il ne voyait que deux épaules dénudées, fines et blanches, des pans de tissu rouge vif, un cou plus pâle encore que les épaules, traversé de longues veines bleutées, des cheveux blonds aux reflets lumineux, et une partie d’un visage qui ne s’était pas encore levé vers lui.
Seule une certaine politesse empêcha Blacksad de jeter son regard dans ce qui semblait être le début d’un décolleté très avantageux. Mais même sans cela, il se mit à sourire. Un vrai sourire, sans tristesse, sans mélancolie. Un sourire de chat devant la souris.
« Veuillez m’excuser. Vous n’avez rien, j’espère, belle demoiselle? »
Son sourire s’élargit imperceptiblement. Et il oublia totalement sa cigarette perdue. Depuis qu’il était arrivé sur Del Fleien, il s’était habitué à tomber sur de nouvelles espèces. Mais sur de jolies nouvelles espèces, c’était beaucoup plus rare...
Au dernier étage d’un immeuble miteux se tient l’agence d’un détective privé. Quand un client atteint ce lieu –après avoir grimpé cinq étages par les escaliers – il découvre, au bout d’un couloir, une porte recouverte d’une vieille couche de peinture beige qui s’écaille, et ornée d’un petit panneau de bois : « Blacksad. Détective. Sonnez, puis entrez. » Souvent, le client rechigne à utiliser la sonnette que le panneau ordonne d’activer, car elle est aussi grasse, à elle toute seule, qu’une plaquette de 250g de beurre.
Une fois la porte passée, le reste n’est pas vraiment plus reluisant. Le bureau dans lequel atterrit le nouveau client est dans un désordre digne d’Hiroshima après la bombe. La seule source de lumière est une minuscule fenêtre dont les carreaux sont gris de crasse, et que le propriétaire ne peut même plus ouvrir tant la poignée est rouillée. La pièce, déjà exiguë, semble encore plus petite et étouffante à cause des dizaines de piles de documents entassées partout : sur les meubles, sur les étagères, sur le sol même... Deviner la couleur du parquet revient à réaliser le plus grand exploit que puisse connaitre ce siècle.
Mais, dans cet apparent chaos, trônant au fond de la pièce comme un pacha, se trouve le seul et unique détective reconnu de Del Fleien.
John Blacksad.
Un corps d’homme et une tête de chat noir, qui vous sourit de toutes ses canines trop blanches et trop aiguisées, et dont les yeux verts vous transpercent aussi bien que les balles d’un Colt.
Il est désordonné. Il est régulièrement fauché. Il fréquente des bars plutôt ‘borderline’. Mais il sait très bien faire son boulot, et c’est en général la seule chose que lui demande sa clientèle. Et aujourd’hui, John Blacksad aimerait bien avoir de la clientèle. Quelque chose comme un chic type qui vous demande un truc pas trop fatiguant et qui rapporte gros. Mmh, ça serait le rêve.
Mais la sonnette reste désespérément silencieuse.
Et le chat s’ennuie. Il n’y a rien de pire qu’un pauvre chat qui s’ennuie, et dont même la légendaire curiosité s’est momentanément éteinte.
Avec un profond soupir, Blacksad se leva, s’étira de tout son long, traversa son lieu de travail poussiéreux en faisant craquer les vieilles lattes du parquet, et sortit. Il laissa son imperméable sur le porte-manteau, au vu de la chaleur qui régnait cet après-midi sur Esperanza, et quitta son appartement en chemise blanche et pantalon à pinces couleur sable. Mise à part son visage un peu bougon, il était incontestablement agréable à regarder. En admettant que celui ou celle qui regarde sait apprécier les attributs félins du Blacksad... Mais, justement, cela faisait parti du charme. D’un pas lourd, il descendit les escaliers de son immeuble, plongé dans ses réflexions.
*Entre mon compte en banque et mon moral, c’est à qui touchera le fond le premier. Il me faudrait une bonne affaire. Quoique, si c’est encore pour escorté un gros suant allergique au savon...*
Il était arrivé dans le hall. Nouveau soupir. Au moins, prendre l’air lui ferait peut-être du bien. Il poussa la grande porte métallique de son immeuble, et s’engouffra dans la chaleur et la lumière d’Esperanza. D’un geste sûr car maintes et maintes fois répété, il tira son paquet de cigarettes de sa poche (le tabac de Del Fleien avait le goût d’une bonne Camel), et tapota dessus pour en faire jaillir une nouvelle cigarette, notant au passage que c’était la dernière. Tout en continuant sa marche, il porta le trésor à sa bouche, et replongea dans ses poches pour trouver son briquet.
*Il faut que j’en rachète. Voyons le positif : je n’ai pas de quoi me payer des vacances de rêve avec une jolie jeune femme, mais j’ai encore de quoi me payer le tabac...*
Ayant toujours la tête penchée et l’esprit ailleurs, Blacksad n’écouta pas ses sens pourtant particulièrement affinés, et ne remarqua pas, ou plutôt ne prit pas la peine de remarquer, que quelqu’un aller lui rentrer dedans. Il entendit bien des pas, mais la recherche de son briquet le préoccupait beaucoup trop. Une masse encore indéfinie le percuta, sans y mettre vraiment de force, mais en le déstabilisant assez pour qu’il lâche sa cigarette... qui roula sur le sol... et qu’il écrasa de son propre pied en reculant sous l’effet de la collision.
« Voilà, j’ai enfin la preuve que les chats noirs portent malheur... Mais on aurait pu me dire qu’ils se portent surtout malheur à eux-mêmes. » dit-il sur un ton de franche lassitude.
Dans un triste sourire, Blacksad releva la tête.
Pour tomber nez-à-nez avec une jeune femme. Magnifique. Pour l’instant, il ne voyait que deux épaules dénudées, fines et blanches, des pans de tissu rouge vif, un cou plus pâle encore que les épaules, traversé de longues veines bleutées, des cheveux blonds aux reflets lumineux, et une partie d’un visage qui ne s’était pas encore levé vers lui.
Seule une certaine politesse empêcha Blacksad de jeter son regard dans ce qui semblait être le début d’un décolleté très avantageux. Mais même sans cela, il se mit à sourire. Un vrai sourire, sans tristesse, sans mélancolie. Un sourire de chat devant la souris.
« Veuillez m’excuser. Vous n’avez rien, j’espère, belle demoiselle? »
Son sourire s’élargit imperceptiblement. Et il oublia totalement sa cigarette perdue. Depuis qu’il était arrivé sur Del Fleien, il s’était habitué à tomber sur de nouvelles espèces. Mais sur de jolies nouvelles espèces, c’était beaucoup plus rare...
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Mar 12 Mai - 13:15:17
Une semaine avait passé depuis que Rosa avait croisé Sephiroth à Esperanza, et trois jours depuis qu'elle avait été acheté de nouveaux vêtements et rencontré Lelouch à Kronoz. Son commerce se portait à merveille. Les beaux jours se faisant de plus en plus fréquents, les spécimens florales les plus rares et les plus prisées partaient vite. Très vite. La logique aurait voulu qu'elle profite de cette nécessité à sortir pour aller faire le plein sur les terres d'Isabella, où l'on trouvait tout simplement les plus sublimes plantes qui soient. Mais cela faisait un long moment qu'elle ne s'y était pas rendue, et cette attente avait malheureusement causé la perte de son matériel de transport floral sur longues distances. Transport qu'elle exigeait d'effectuer elle-même plutôt que d'avoir à supporter les éventuelles arnaques à distance dont elle avait été, dans les premiers temps, la victime.
C'est donc ce motif qui l'avait, de nouveau, amenée à Esperanza. Elle avait fermé boutique pour une semaine, laissant sur la porte des instructions pour les gens qui voudraient lui passer commande plus tard, et elle était partie à la recherches de ces larges mais petit vivariums dans lesquels elle avait l'habitude de conserver une dizaine de graines et une dizaine de pousse de chacune des plantes qu'elle achetait. La force que lui conférait sa « malédiction » l'aidant à porter les 3 ou 4 caisses en question. Toutefois elle avait, ce jour-ci, joué de malchance. A peu près tous les bons fournisseurs lui avaient assuré qu'ils n'en recevraient pas avant le lendemain. Et si Rosa avait l'éternité devant elle, elle n'aimait pourtant pas la perdre en allez-retours de plusieurs heures.
Sa problématique, désormais, était de s'occuper pour une journée, et trouver une chambre pour une nuit à Esperanza, en espérant que ces maudits marchands ne soient pas aussi menteurs que couteux.
C'est donc la tête dans les nuages, laissant son esprit dériver sur les espèces qu'elle pourrait essayer de trouver en cette saison, que la jeune vamp percuta l'homme sortant de chez lui. Afin d'économiser au mieux ses forces pour la journée, elle avait décidé de marcher à l'ombre, au plus près des murs alentours, et n'avait pas fait attention au fait que les portes pouvaient aussi s'ouvrir sans lui demander son avis. Elle secoua la tête, et se prépara à amorcer une longue liste d'excuses avant de relever le visage, etonnée, vers ce nouvel interlocuteur qui lui demandait pardon à sa place.
Elle qui avait cru avoir à faire à un humain tout ce qu'il y avait de plus banal, elle tomba en fait nez à nez avec un hybride au visage félin, qui dégageait une assurance et un charme indéniable. Certes, si elle avait croisé cet individu à son arrivée sur Del Fleien, elle aurait fui tant il lui aurait rappelé les entités démoniaques ambigües qui trainaient au château du Comte dans son ancienne vie. Mais un demi siècle sur ce nouveau monde l'avait habitué aux dites entités, et lui avait appris à apprécier le charme que certaines pouvaient dégager. Par ailleurs, l'attitude charmeuse et assumée de cet individu, si elle aurait pu lui paraître indécente les premiers temps, lui semblait désormais tout à fait plaisante, voire même amusante. Rosa avait appris à aimer les jeux de séductions. Loin de devenir une débauchée pour autant, elle avait fini par se rendre compte que quitte à disposer de la vie éternelle, mieux vallait que cela en vaille la peine.
Elle eut un sourire aimable, ni amusé, ni satisfait. Parfaitement innocent et maitrisé, et s'inclina respectueusement en répondant:
« C'est à moi de m'excuser. Mais je n'ai rien, je vous remercie. J'étais ailleurs, pardonnez-moi. »
Là, c'était le moment d'ordinaire critique. Soit elle acceptait de jouer le jeu qui s'était présenté à elle, et elle donnait immédiatement son nom (chose qu'elle faisait, de toute façons, assez vite en temps normal), soit elle choisissait de faire mine de reprendre sa route, chose qui pouvait être mal interprétée de la part de l'interlocuteur. C'est toutefois cette seconde option qu'elle choisit, commençant à contourner le chat noir pour poursuivre sa route avec un dernier sourire. Mais cette fois beaucoup moins controlé...
Le terme général qui définissait le mieux la psychologie de Rosa était « lasse ». Un siècle d'existence (dont une première moitié de souffrance) vous enseigne plus que nécessaire, et vous en sortez en général blasé de tout, parvenant encore à apprécier les saveurs de la vie, mais pas à vous surprendre des différentes subtilités qu'elle peut arborer. Comme si vous saviez apprécier un bon vin, mais que le fait qu'il vous réserve une bonne ou une mauvaise surprise ne vous faisait pas réagir une seule seconde.
Il n'y avait qu'un domaine où Rosa n'était pas si lasse. Et c'était justement le domaine de la séduction. Pour la simple et bonne raison que c'était le domaine appréciable qu'elle avait commencé à côtoyer le plus tard. Les premières années de sa vie étaient prudes. Ses expériences auprès du Comte Dracula étaient immondes et luxurieuses. Sa vie sur Del Fleien lui avait enseigné les subtilités infiniment nombreuses dont elle ne se doutait même pas au départ. Et même si le résultat de ces différents jeux de séduction, qu'ils mènent à quelque chose ou non, la laissaient totalement lasse, le jeu lui-même lui était encore un domaine trop neuf pour ne pas l'amuser.
Le dernier sourire était sensé résumer à lui seul « Navrée. Je vous souhaite une bonne journée. »
Sans qu'elle le sache, il voulait en fait dire: « Ta flatterie a eu son p'tit effet. Mais je ne suis pas si simple à attraper. Cap ou pas cap? »
Dur d'être d'un autre siècle.
C'est donc ce motif qui l'avait, de nouveau, amenée à Esperanza. Elle avait fermé boutique pour une semaine, laissant sur la porte des instructions pour les gens qui voudraient lui passer commande plus tard, et elle était partie à la recherches de ces larges mais petit vivariums dans lesquels elle avait l'habitude de conserver une dizaine de graines et une dizaine de pousse de chacune des plantes qu'elle achetait. La force que lui conférait sa « malédiction » l'aidant à porter les 3 ou 4 caisses en question. Toutefois elle avait, ce jour-ci, joué de malchance. A peu près tous les bons fournisseurs lui avaient assuré qu'ils n'en recevraient pas avant le lendemain. Et si Rosa avait l'éternité devant elle, elle n'aimait pourtant pas la perdre en allez-retours de plusieurs heures.
Sa problématique, désormais, était de s'occuper pour une journée, et trouver une chambre pour une nuit à Esperanza, en espérant que ces maudits marchands ne soient pas aussi menteurs que couteux.
C'est donc la tête dans les nuages, laissant son esprit dériver sur les espèces qu'elle pourrait essayer de trouver en cette saison, que la jeune vamp percuta l'homme sortant de chez lui. Afin d'économiser au mieux ses forces pour la journée, elle avait décidé de marcher à l'ombre, au plus près des murs alentours, et n'avait pas fait attention au fait que les portes pouvaient aussi s'ouvrir sans lui demander son avis. Elle secoua la tête, et se prépara à amorcer une longue liste d'excuses avant de relever le visage, etonnée, vers ce nouvel interlocuteur qui lui demandait pardon à sa place.
Elle qui avait cru avoir à faire à un humain tout ce qu'il y avait de plus banal, elle tomba en fait nez à nez avec un hybride au visage félin, qui dégageait une assurance et un charme indéniable. Certes, si elle avait croisé cet individu à son arrivée sur Del Fleien, elle aurait fui tant il lui aurait rappelé les entités démoniaques ambigües qui trainaient au château du Comte dans son ancienne vie. Mais un demi siècle sur ce nouveau monde l'avait habitué aux dites entités, et lui avait appris à apprécier le charme que certaines pouvaient dégager. Par ailleurs, l'attitude charmeuse et assumée de cet individu, si elle aurait pu lui paraître indécente les premiers temps, lui semblait désormais tout à fait plaisante, voire même amusante. Rosa avait appris à aimer les jeux de séductions. Loin de devenir une débauchée pour autant, elle avait fini par se rendre compte que quitte à disposer de la vie éternelle, mieux vallait que cela en vaille la peine.
Elle eut un sourire aimable, ni amusé, ni satisfait. Parfaitement innocent et maitrisé, et s'inclina respectueusement en répondant:
« C'est à moi de m'excuser. Mais je n'ai rien, je vous remercie. J'étais ailleurs, pardonnez-moi. »
Là, c'était le moment d'ordinaire critique. Soit elle acceptait de jouer le jeu qui s'était présenté à elle, et elle donnait immédiatement son nom (chose qu'elle faisait, de toute façons, assez vite en temps normal), soit elle choisissait de faire mine de reprendre sa route, chose qui pouvait être mal interprétée de la part de l'interlocuteur. C'est toutefois cette seconde option qu'elle choisit, commençant à contourner le chat noir pour poursuivre sa route avec un dernier sourire. Mais cette fois beaucoup moins controlé...
Le terme général qui définissait le mieux la psychologie de Rosa était « lasse ». Un siècle d'existence (dont une première moitié de souffrance) vous enseigne plus que nécessaire, et vous en sortez en général blasé de tout, parvenant encore à apprécier les saveurs de la vie, mais pas à vous surprendre des différentes subtilités qu'elle peut arborer. Comme si vous saviez apprécier un bon vin, mais que le fait qu'il vous réserve une bonne ou une mauvaise surprise ne vous faisait pas réagir une seule seconde.
Il n'y avait qu'un domaine où Rosa n'était pas si lasse. Et c'était justement le domaine de la séduction. Pour la simple et bonne raison que c'était le domaine appréciable qu'elle avait commencé à côtoyer le plus tard. Les premières années de sa vie étaient prudes. Ses expériences auprès du Comte Dracula étaient immondes et luxurieuses. Sa vie sur Del Fleien lui avait enseigné les subtilités infiniment nombreuses dont elle ne se doutait même pas au départ. Et même si le résultat de ces différents jeux de séduction, qu'ils mènent à quelque chose ou non, la laissaient totalement lasse, le jeu lui-même lui était encore un domaine trop neuf pour ne pas l'amuser.
Le dernier sourire était sensé résumer à lui seul « Navrée. Je vous souhaite une bonne journée. »
Sans qu'elle le sache, il voulait en fait dire: « Ta flatterie a eu son p'tit effet. Mais je ne suis pas si simple à attraper. Cap ou pas cap? »
Dur d'être d'un autre siècle.
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Mar 12 Mai - 15:18:05
L’aimable visage se releva enfin, et deux yeux bleus lui firent face. Elle ressemblait à une femme qu’avait connu Blacksad. Elle dégageait un charme très particulier... Aucun doute, cette femme était ravissante.
Et joueuse.
C’était déjà un vrai plaisir de la croiser grâce à un hasard de la vie. Mais la belle proie semblait décidée à lui fausser compagnie. Elle reprit sa route, après quelques excuses, s’élançant dans la rue surchauffée. Blacksad nota avec délectation que le reste de sa personne était amplement à la hauteur de la beauté de son juvénile minois. Le contenu de la longue robe rouge était... tout à fait déroutant. Et la grâce de ses mouvements! Un bonheur visuel. Elle ne semblait même pas atteinte par l’environnement : ni la chaleur, ni la poussière ne pouvaient endommager sa splendeur et son aisance naturelles.
Mais l’observation, même s’il était l’un des points forts du Blacksad, ne lui suffisait pas. Surtout quand la jolie demoiselle lui décocha un sourire inattendu. Le sourire de la souris qui ose tenter le chat.
Sans plus attendre, il se dirigea vers elle, d’un pas qui aurait dû être celui de la marche mais qu’il accéléra légèrement pour se retrouver à sa hauteur. L’air de rien, il se mit à son rythme, en restant bien côte à côte avec elle. Il ne parla pas tout de suite, feignant d’être arrivé là par hasard, simplement parce qu’il allait dans la même direction, mais surtout pas parce qu’il ne voulait pas perdre sa compagnie, voyons! n’ayons pas l’esprit mal placé. Il mit ses pouces dans les passants de sa ceinture, et observa discrètement la lumineuse créature à ses côtés.
Puis, avec un air étonné contrebalancé par un sourire radieux, il lui dit :
« C’est étrange, il semblerait que nous allions dans la même direction... On se bouscule, et maintenant on se suit. C’est peut-être l’occasion pour faire les présentations, non? »
Et, sans lui laisser le temps de répondre, il la doubla, se planta devant elle, toujours son immense sourire félin planté sur le visage, et tendit la main.
« John. Je suis ravi de vous rencontrer, et pitié, ne me dites pas que vous êtes une femme engagée, vous allez me briser le cœur... »
Il effaça un instant son sourire, pour afficher à la place un petit air suppliant qu’il savait potentiellement attendrissant auprès de la gente féminine, et leva les sourcil dans un mouvement qui voulait dire ‘Aurais-je une petite chance?’...
Et puis il n’était pas fauché au point de ne pas pouvoir offrir un diner au restaurant à cette charmante jeune femme. Par contre il était assez séducteur pour vouloir brûler les étapes.
Mais cela dépendait surtout d’elle...
Et joueuse.
C’était déjà un vrai plaisir de la croiser grâce à un hasard de la vie. Mais la belle proie semblait décidée à lui fausser compagnie. Elle reprit sa route, après quelques excuses, s’élançant dans la rue surchauffée. Blacksad nota avec délectation que le reste de sa personne était amplement à la hauteur de la beauté de son juvénile minois. Le contenu de la longue robe rouge était... tout à fait déroutant. Et la grâce de ses mouvements! Un bonheur visuel. Elle ne semblait même pas atteinte par l’environnement : ni la chaleur, ni la poussière ne pouvaient endommager sa splendeur et son aisance naturelles.
Mais l’observation, même s’il était l’un des points forts du Blacksad, ne lui suffisait pas. Surtout quand la jolie demoiselle lui décocha un sourire inattendu. Le sourire de la souris qui ose tenter le chat.
Sans plus attendre, il se dirigea vers elle, d’un pas qui aurait dû être celui de la marche mais qu’il accéléra légèrement pour se retrouver à sa hauteur. L’air de rien, il se mit à son rythme, en restant bien côte à côte avec elle. Il ne parla pas tout de suite, feignant d’être arrivé là par hasard, simplement parce qu’il allait dans la même direction, mais surtout pas parce qu’il ne voulait pas perdre sa compagnie, voyons! n’ayons pas l’esprit mal placé. Il mit ses pouces dans les passants de sa ceinture, et observa discrètement la lumineuse créature à ses côtés.
Puis, avec un air étonné contrebalancé par un sourire radieux, il lui dit :
« C’est étrange, il semblerait que nous allions dans la même direction... On se bouscule, et maintenant on se suit. C’est peut-être l’occasion pour faire les présentations, non? »
Et, sans lui laisser le temps de répondre, il la doubla, se planta devant elle, toujours son immense sourire félin planté sur le visage, et tendit la main.
« John. Je suis ravi de vous rencontrer, et pitié, ne me dites pas que vous êtes une femme engagée, vous allez me briser le cœur... »
Il effaça un instant son sourire, pour afficher à la place un petit air suppliant qu’il savait potentiellement attendrissant auprès de la gente féminine, et leva les sourcil dans un mouvement qui voulait dire ‘Aurais-je une petite chance?’...
Et puis il n’était pas fauché au point de ne pas pouvoir offrir un diner au restaurant à cette charmante jeune femme. Par contre il était assez séducteur pour vouloir brûler les étapes.
Mais cela dépendait surtout d’elle...
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Mar 12 Mai - 17:21:38
Rosa ne put que sourire face à la promptitude de réaction de John. Qu'il aille ou non dans la même direction qu'elle au départ, au fond, elle sentait bien que ça n'était qu'un détail. A moins qu'il fut de ces hommes à placer la séduction avant toute chose. Elle se souvenait encore de cet illustre inconnu qui l'avait un jour saisit par le bras, lui demandant si ils avaient déjà couchés ensemble. Face au « non » de la vamp l'inconnu avait amorcé un départ avant de se raviser, demander un rencart à la blonde, puis repartir en courant.
La réponse avait été négative.
L'hybride félin semblait, sinon de la même caste, du même genre. Loin de la jeune femme l'idée de juger trop hâtivement un parfait inconnu, mais force était de constater qu'il brulait plus d'une étape. Là encore Rosa hésitait sur la façon de réagir à la double initiative du félin. Mais au final, les issues n'étaient pas infinies, et la carte du naturel serait tout aussi satisfaisante pour elle que pour lui.
« Ca ne me pose pas de problème. »
Répondit-elle avec un nouveau sourire 'juste' aimable. Elle le dépassa de nouveau, ne prenant pas la peine de répondre à sa seconde question, et une fois dos à lui elle tourna simplement le visage, rejetant une meche d'or en arrière, et lancant finalement d'un sourire très mince mais indéniablement présent:
« Je me nomme Rosa. »
Puis elle lui tendit la main, en réponse à son geste.
Objectivement, elle n'avait rien fait de mal. Il lui avait demandé de ne pas dire qu'elle était engagé. En ne disant rien, elle obéissait à sa requête. Oui, les femmes sont fourbes de natures. Mais les femmes centenaires, belles et séduites, le sont encore plus.
Elle n'arrivait pas à dire si John allait trop vite en besogne ou pas. En vérité, de toute sa « carrière » de séductrice, Rosa n'avait eu à faire qu'à deux espèces: les satyres qui ne cherchaient qu'une chose, et les romantiques qui se perdaient en interminables préliminaires inutiles mais tellement attentionnées. Le plus souvent c'était cette deuxième catégorie qui arrivait le plus facilement à lui décrocher un sourire. Souvenir mélancolique du XIXe siècle dont elle était issue, sans doute. Mais dans le cas de l'hybride, c'était plus sournois. Plus subtil. Il ne dissimulait pas son jeu de séducteur, mais pourtant il était bien plus courtois que la majeure partie de ceux à choisir ce type d'approche. Ca méritait d'être ajouté à ses référents.
La chance fut de son coté lorsque un amas nuageux se décida à passer devant le soleil, diminuant l'infernale chaleur qui se préparait, atténuant la luminosité sans l'obstruer, et amenant une légère brise qui portait en elle les odeurs maritimes propres à Esperanza. Ville encore trop récente pour qu'une quelconque pollution en ait dénaturé l'air.
La réponse avait été négative.
L'hybride félin semblait, sinon de la même caste, du même genre. Loin de la jeune femme l'idée de juger trop hâtivement un parfait inconnu, mais force était de constater qu'il brulait plus d'une étape. Là encore Rosa hésitait sur la façon de réagir à la double initiative du félin. Mais au final, les issues n'étaient pas infinies, et la carte du naturel serait tout aussi satisfaisante pour elle que pour lui.
« Ca ne me pose pas de problème. »
Répondit-elle avec un nouveau sourire 'juste' aimable. Elle le dépassa de nouveau, ne prenant pas la peine de répondre à sa seconde question, et une fois dos à lui elle tourna simplement le visage, rejetant une meche d'or en arrière, et lancant finalement d'un sourire très mince mais indéniablement présent:
« Je me nomme Rosa. »
Puis elle lui tendit la main, en réponse à son geste.
Objectivement, elle n'avait rien fait de mal. Il lui avait demandé de ne pas dire qu'elle était engagé. En ne disant rien, elle obéissait à sa requête. Oui, les femmes sont fourbes de natures. Mais les femmes centenaires, belles et séduites, le sont encore plus.
Elle n'arrivait pas à dire si John allait trop vite en besogne ou pas. En vérité, de toute sa « carrière » de séductrice, Rosa n'avait eu à faire qu'à deux espèces: les satyres qui ne cherchaient qu'une chose, et les romantiques qui se perdaient en interminables préliminaires inutiles mais tellement attentionnées. Le plus souvent c'était cette deuxième catégorie qui arrivait le plus facilement à lui décrocher un sourire. Souvenir mélancolique du XIXe siècle dont elle était issue, sans doute. Mais dans le cas de l'hybride, c'était plus sournois. Plus subtil. Il ne dissimulait pas son jeu de séducteur, mais pourtant il était bien plus courtois que la majeure partie de ceux à choisir ce type d'approche. Ca méritait d'être ajouté à ses référents.
La chance fut de son coté lorsque un amas nuageux se décida à passer devant le soleil, diminuant l'infernale chaleur qui se préparait, atténuant la luminosité sans l'obstruer, et amenant une légère brise qui portait en elle les odeurs maritimes propres à Esperanza. Ville encore trop récente pour qu'une quelconque pollution en ait dénaturé l'air.
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Mar 12 Mai - 18:27:20
Blacksad crut d’abord avoir perdu des points à ce petit jeu de séduction, voyant la jeune femme le dépasser sans vergogne, comme pour signifier qu’elle ne s’intéressait pas au fait qu’il la suive ou non, et qu'en plus elle lui réponde avec des mots peu chaleureux.
Mais son moral remonta en flèche quand le gracieux visage se tourna de nouveau vers lui, et que les lèvres voluptueuses articulèrent avec candeur le doux nom de ‘Rosa’.
Une main, fine et blanche, se tendit même, faisant honneur au geste qu’il avait amorcé un moment plus tôt. Il captura cette main avant qu’elle ne disparaisse, car sa propriétaire semblait reine dans l’art de souffler le chaud et le froid, et déclara d’une voix calme mais où perçait un sourire :
« Je suis enchanté, Rosa. Ou devrais-je dire ‘charmé’... » (Et en disant cela, il se mordillait la lèvre inférieure, tout remplit qu’il était d’une douce impression de victoire.)
Il n’avait pas lâché sa main, qu’il tenait doucement, sans force, simplement retenue par le bout de ses doigts et la légère pression du pouce noir corbeau sur les phalanges presque translucides. Tout en la regardant droit dans les yeux, il leva délicatement leurs mains, et déposa ses lèvres en bordure du poignet, se forçant à baisser la tête pour ne pas lever le bras de la jeune femme trop haut.
Il se redressa, le regard toujours fermement vissé au sien, et libéra les doigts blancs de la belle.
Un manteau de nuages vint couvrir le ciel. Etrangement, Rosa parut alors plus resplendissante, plus vivante qu’un instant auparavant. La brise fraîche souleva ses cheveux, révélant les clavicules jusqu'alors invisibles de la jeune femme.
Ils étaient là, au milieu de la rue, face à face, à l’ombre nouvelle des nuages... Et le chat espérait secrètement que Rosa ne soit pas trop presser de reprendre sa route.
Il sourit, observant quelle expression allait se peindre sur le visage entouré de mèches dorées et entortillées par le vent.
Mais son moral remonta en flèche quand le gracieux visage se tourna de nouveau vers lui, et que les lèvres voluptueuses articulèrent avec candeur le doux nom de ‘Rosa’.
Une main, fine et blanche, se tendit même, faisant honneur au geste qu’il avait amorcé un moment plus tôt. Il captura cette main avant qu’elle ne disparaisse, car sa propriétaire semblait reine dans l’art de souffler le chaud et le froid, et déclara d’une voix calme mais où perçait un sourire :
« Je suis enchanté, Rosa. Ou devrais-je dire ‘charmé’... » (Et en disant cela, il se mordillait la lèvre inférieure, tout remplit qu’il était d’une douce impression de victoire.)
Il n’avait pas lâché sa main, qu’il tenait doucement, sans force, simplement retenue par le bout de ses doigts et la légère pression du pouce noir corbeau sur les phalanges presque translucides. Tout en la regardant droit dans les yeux, il leva délicatement leurs mains, et déposa ses lèvres en bordure du poignet, se forçant à baisser la tête pour ne pas lever le bras de la jeune femme trop haut.
Il se redressa, le regard toujours fermement vissé au sien, et libéra les doigts blancs de la belle.
Un manteau de nuages vint couvrir le ciel. Etrangement, Rosa parut alors plus resplendissante, plus vivante qu’un instant auparavant. La brise fraîche souleva ses cheveux, révélant les clavicules jusqu'alors invisibles de la jeune femme.
Ils étaient là, au milieu de la rue, face à face, à l’ombre nouvelle des nuages... Et le chat espérait secrètement que Rosa ne soit pas trop presser de reprendre sa route.
Il sourit, observant quelle expression allait se peindre sur le visage entouré de mèches dorées et entortillées par le vent.
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Mar 12 Mai - 23:06:59
C'était mignon de voir combien l'amorce d'un simple jeu pouvait avoir des effets fascinants sur les individus. Qu'ils soient hommes ou femmes. Homme en l'occurrence. Mais si plaisant que puisse être le jeu en question, il n'était que d'un intérêt restreint dans le temps. En ce sens que, voyant assez vite si deux individus se plaisent suffisamment pour passer un agréablement moment ensemble, le côté « jeu » de cette rencontre, et « incertain » qu'il pouvait impliquer, était rapidement tari. En profondeur du moins. Rosa espéra ainsi ne pas avoir à trop s'ennuyer. Elle y était habituer et ca ne lui aurait rien fait, au final, mais John avait amorcé les choses de manière trop amusante pour qu'elle ne puisse apprécier une retombée dans le rythme de l'échange.
Il se prétendait d'ailleurs charmé. Tout laissait évidemment penser, non, savoir, que c'était lui, le charmeur. Son sourire carnassier, ses dents blanches, son regard ambigüe et ses manières charmantes donnaient un résultat pour lequel le fond contrastait presque avec la forme.
Manque de pot, c'était là que tombait le moment qui risquait de devenir ennuyeux. Celui où le charmeur avait lancé sa petite phrase qui fait bien, et où il attend d'en constater les résultats. Malheureusement, Rosa n'était pas assez à l'aise avec cette discipline pour jouer sur le même terrain. Loin de paniquer, une penser du genre « mince, c'est peut-être à moi de réagir là non? » traversa son esprit, ne la dérangeant pas outre mesure, mais instaurant en elle une micro réflexion quant à la manière d'aborder la suite des événements.
Réfléchir. Que ce soit dans sa première vie ou ici à Del Fleien, le sujet sur lequel elle pouvait le mieux se lancer sans dire d'annerie était le monde dans lequel elle évoluait. Autant lancer une question banale sur ce sujet, quitte à ce que John puisse rebondir à sa manière si l'envie lui prenait.
…
Oh. Non, mieux. Une question piège. Accompagnée d'un sourire cristallin que Rosa peina à ne pas exprimer comme taquin.
« Tout le plaisir est pour moi, John. Et où vous rendez-vous si ce n'est pas indiscret? »
Huhuhu. Justifier sa présence quand la seule explication était imprononçable et connue des deux protagonistes était toujours délicat. Il serait intéressant de voir comment il s'en sortirait.
Il se prétendait d'ailleurs charmé. Tout laissait évidemment penser, non, savoir, que c'était lui, le charmeur. Son sourire carnassier, ses dents blanches, son regard ambigüe et ses manières charmantes donnaient un résultat pour lequel le fond contrastait presque avec la forme.
Manque de pot, c'était là que tombait le moment qui risquait de devenir ennuyeux. Celui où le charmeur avait lancé sa petite phrase qui fait bien, et où il attend d'en constater les résultats. Malheureusement, Rosa n'était pas assez à l'aise avec cette discipline pour jouer sur le même terrain. Loin de paniquer, une penser du genre « mince, c'est peut-être à moi de réagir là non? » traversa son esprit, ne la dérangeant pas outre mesure, mais instaurant en elle une micro réflexion quant à la manière d'aborder la suite des événements.
Réfléchir. Que ce soit dans sa première vie ou ici à Del Fleien, le sujet sur lequel elle pouvait le mieux se lancer sans dire d'annerie était le monde dans lequel elle évoluait. Autant lancer une question banale sur ce sujet, quitte à ce que John puisse rebondir à sa manière si l'envie lui prenait.
…
Oh. Non, mieux. Une question piège. Accompagnée d'un sourire cristallin que Rosa peina à ne pas exprimer comme taquin.
« Tout le plaisir est pour moi, John. Et où vous rendez-vous si ce n'est pas indiscret? »
Huhuhu. Justifier sa présence quand la seule explication était imprononçable et connue des deux protagonistes était toujours délicat. Il serait intéressant de voir comment il s'en sortirait.
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Mer 13 Mai - 0:29:35
« ‘Indiscret’? Je doute que vous puissiez l’être assez pour m’effrayer. »
Le chat laissa retomber un silence. Il était ravi que sa charmante interlocutrice ne songe pas à reprendre sa marche. Il avait plus de facilité à laisser trainer son regard sur elle et sa beauté. Il pencha un peu la tête sur la droite, et avec un sourire pétrit de joie mal dissimulée, il ajouta :
« Avant que vous ne me tombiez littéralement dessus, je pensais aller au tabac le plus proche. Mais depuis que je vous ai croisé, je pense vous suivre partout où vous irez. Sauf si vous préférez inverser les rôles... et me suivre, pour aller prendre un verre bien rafraichissant dans un bar sympathique, par exemple. »
Etre séducteur ne veut pas forcement dire qu’on ne pense qu’à l’approche, comment dire… physique. Blacksad savait être gentleman. Et même si Rosa semblait se prendre au jeu, il aurait était idiot de la part du chat de la choquer par des propos plus lourds de sens. Qui plus est, cette jeune femme paraissait réellement intéressante, comme si elle avait beaucoup, beaucoup de choses en mémoire. Peut-être serait-elle plus loquace dans une autre situation.
Mais, surtout, ce qui donnait envie à Blacksad d’entendre Rosa lui parler, c’était le plaisir de voir ses lèvres s’agitaient sur la pâleur de son visage. C’était un spectacle très agréable. Comme si cette femme pouvait être sensuelle simplement en parlant...
La journée était, après tout, étouffante. Un verre lui ferait du bien. Un bon whisky. Et si alors Rosa se montrait coopérative, ils pourraient peut-être passer le reste de l’après-midi ensemble.
D’un geste rapide et fluide, Blacksad posa sa main droite sur l’épaule nue de Rosa, comme si de rien n’était, et ajouta, levant l’autre bras en direction du bout de la rue :
« Il y a, entre autres, un petit pub très chic par là-bas. Les banquettes sont confortables et leurs spécialités irlandaises renversantes, à tous les sens du terme. »
Comme il était plus grand qu’elle, il se pencha vers son visage, pas trop près pour ne pas être gênant, mais anormalement près pour quelqu’un qui a une audition aussi parfaite que Blacksad lui-même, et susurra :
« Qu’en pensez-vous, Mademoiselle Rosa? »
Il profita de cette proximité pour écouter les battements de son coeur et sa respiration. La réponse du chat saurait-elle toucher la jeune femme?...
Le chat laissa retomber un silence. Il était ravi que sa charmante interlocutrice ne songe pas à reprendre sa marche. Il avait plus de facilité à laisser trainer son regard sur elle et sa beauté. Il pencha un peu la tête sur la droite, et avec un sourire pétrit de joie mal dissimulée, il ajouta :
« Avant que vous ne me tombiez littéralement dessus, je pensais aller au tabac le plus proche. Mais depuis que je vous ai croisé, je pense vous suivre partout où vous irez. Sauf si vous préférez inverser les rôles... et me suivre, pour aller prendre un verre bien rafraichissant dans un bar sympathique, par exemple. »
Etre séducteur ne veut pas forcement dire qu’on ne pense qu’à l’approche, comment dire… physique. Blacksad savait être gentleman. Et même si Rosa semblait se prendre au jeu, il aurait était idiot de la part du chat de la choquer par des propos plus lourds de sens. Qui plus est, cette jeune femme paraissait réellement intéressante, comme si elle avait beaucoup, beaucoup de choses en mémoire. Peut-être serait-elle plus loquace dans une autre situation.
Mais, surtout, ce qui donnait envie à Blacksad d’entendre Rosa lui parler, c’était le plaisir de voir ses lèvres s’agitaient sur la pâleur de son visage. C’était un spectacle très agréable. Comme si cette femme pouvait être sensuelle simplement en parlant...
La journée était, après tout, étouffante. Un verre lui ferait du bien. Un bon whisky. Et si alors Rosa se montrait coopérative, ils pourraient peut-être passer le reste de l’après-midi ensemble.
D’un geste rapide et fluide, Blacksad posa sa main droite sur l’épaule nue de Rosa, comme si de rien n’était, et ajouta, levant l’autre bras en direction du bout de la rue :
« Il y a, entre autres, un petit pub très chic par là-bas. Les banquettes sont confortables et leurs spécialités irlandaises renversantes, à tous les sens du terme. »
Comme il était plus grand qu’elle, il se pencha vers son visage, pas trop près pour ne pas être gênant, mais anormalement près pour quelqu’un qui a une audition aussi parfaite que Blacksad lui-même, et susurra :
« Qu’en pensez-vous, Mademoiselle Rosa? »
Il profita de cette proximité pour écouter les battements de son coeur et sa respiration. La réponse du chat saurait-elle toucher la jeune femme?...
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Mer 13 Mai - 15:26:53
Oh, la carte de la sincérité. Bonne réponse. Une agréable surprise. Pan. Comme ça. Dans les dents. Ca faisait un moment que c'était pas arrivé.
Manque de pot si Rosa était loin d'être insensible, son coeur n'avait pas pleinement échappé à la malédiction vampirique qui lui avait été transmise. Aussi, si John espérait réellement entendre quoi que ce soit en s'approchant, ce serait juste un tambourinement désespérément lent, désespérément faible, mais indubitablement présent. Quant au rythme de sa respiration...Well, c'était une autre affaire, mais pour le moment la jeune femme n'était pas assez surprise pour que ses poumons ne perdent le sens du rythme. Il s'attendait à quoi? A ce qu'elle frise l'évanouissement, yeux écarquillés et main sur le coeur en le voyant arriver comme une fleur? Allons allons, Rosa était plus solide que ca.
Mais revenons à la discussion. John venait donc de lui proposer un verre dans un pub sympa. Pourquoi pas. La jeune femme pensait qu'elle pourrait lui sortir une de ses références selon ce qu'il lui proposerait. Dans l'ensemble elle n'était pas contre. Surtout qu'au vu de la chaleur qui allait et venait, son énergie se trouverait réduite de moitié avant la fin de la journée si elle ne se posait pas quelque part à l'ombre. Cela faisait partie des aspects de sa malédictions qu'elle bénissait. Certes, devoir faire attention à la lumière du jour pour vivre n'était pas toujours facile, mais quitte à choisir, elle préférait être dépendante du sang plutôt qu'avoir à s'enterrer dans le sol pour récupérer des forces. Non, une simple ombre suffisait. Grâce à ce mystérieux Ensue Rig sans doute. Dans son ancien monde, sa transformation avait été jusqu'à la rendre extrêmement sensible au soleil. C'était fort gênant. Aussi, elle répondit à la proposition de John, avec un sourire satisfait, plus naturel, plus détendu, mais moins resplendissant qu'auparavant:
« Parfait. Je dois rester à Esperanza jusqu'à demain, et je ne sais pas vraiment quoi faire de mon temps. Disons que j'accepte de vous suivre, cher ami. »
Elle hésita à amorcer un mouvement, mais se rendit compte que c'était lui qu'elle devait suivre, et non l'inverse. Damn, fichue habitude de solitude et d'indépendance. Elle se rattrapa en ajoutant:
« Mais si cela ne vous dérange pas, prenons une place à l'ombre, j'ai hélas une assez faible résistance au soleil. »
Le tout avec le même air aimable qu'elle n'avait pas quitté depuis qu'elle avait rencontré l'hybride. Un air qu'il était relativement rare qu'elle aborde au naturel, mais qui, si la situation s'y prêtait bien, la rendait charmante.
Manque de pot si Rosa était loin d'être insensible, son coeur n'avait pas pleinement échappé à la malédiction vampirique qui lui avait été transmise. Aussi, si John espérait réellement entendre quoi que ce soit en s'approchant, ce serait juste un tambourinement désespérément lent, désespérément faible, mais indubitablement présent. Quant au rythme de sa respiration...Well, c'était une autre affaire, mais pour le moment la jeune femme n'était pas assez surprise pour que ses poumons ne perdent le sens du rythme. Il s'attendait à quoi? A ce qu'elle frise l'évanouissement, yeux écarquillés et main sur le coeur en le voyant arriver comme une fleur? Allons allons, Rosa était plus solide que ca.
Mais revenons à la discussion. John venait donc de lui proposer un verre dans un pub sympa. Pourquoi pas. La jeune femme pensait qu'elle pourrait lui sortir une de ses références selon ce qu'il lui proposerait. Dans l'ensemble elle n'était pas contre. Surtout qu'au vu de la chaleur qui allait et venait, son énergie se trouverait réduite de moitié avant la fin de la journée si elle ne se posait pas quelque part à l'ombre. Cela faisait partie des aspects de sa malédictions qu'elle bénissait. Certes, devoir faire attention à la lumière du jour pour vivre n'était pas toujours facile, mais quitte à choisir, elle préférait être dépendante du sang plutôt qu'avoir à s'enterrer dans le sol pour récupérer des forces. Non, une simple ombre suffisait. Grâce à ce mystérieux Ensue Rig sans doute. Dans son ancien monde, sa transformation avait été jusqu'à la rendre extrêmement sensible au soleil. C'était fort gênant. Aussi, elle répondit à la proposition de John, avec un sourire satisfait, plus naturel, plus détendu, mais moins resplendissant qu'auparavant:
« Parfait. Je dois rester à Esperanza jusqu'à demain, et je ne sais pas vraiment quoi faire de mon temps. Disons que j'accepte de vous suivre, cher ami. »
Elle hésita à amorcer un mouvement, mais se rendit compte que c'était lui qu'elle devait suivre, et non l'inverse. Damn, fichue habitude de solitude et d'indépendance. Elle se rattrapa en ajoutant:
« Mais si cela ne vous dérange pas, prenons une place à l'ombre, j'ai hélas une assez faible résistance au soleil. »
Le tout avec le même air aimable qu'elle n'avait pas quitté depuis qu'elle avait rencontré l'hybride. Un air qu'il était relativement rare qu'elle aborde au naturel, mais qui, si la situation s'y prêtait bien, la rendait charmante.
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Mer 13 Mai - 16:21:39
Il était plutôt rageant pour Blacksad de voir qu’aucune de ses approches physiques n’avaient d’effet notable sur la jeune femme. Mais peu importait, puisque sa petite proposition avait été acceptée. Ce qui revenait à gagner des points, dans l’esprit du chat noir. Il fallait encore jouer de finesse et d’ingéniosité pour parvenir à une situation plus intéressante, mais déjà les événements prenaient une tournure très agréable.
Il sourit à son tour et, plaçant une main dans le dos de Rosa, il déclara d’un ton enjoué :
« Par ici. » avant de reprendre sa marche, invitant la jeune femme à suivre ses pas.
Etrangement, sa main mit un certain temps à quitter le creux du dos de la jolie femme.
Après quelques pas, il ajouta avec un sourire malicieux :
« Alors comme ça, vous ne restez pas à Esperanza? Vous n’habitez pas ici? Quel dommage! J’avais déjà dans l’idée de vous demander un second rendez-vous... »
On distinguait déjà la devanture du pub, avec sa peinture verte et ses grosses lettres noires qui indiquaient aux futurs clients la disponibilité de billards pool et de boissons alcoolisées. Il y avait du monde par cette chaude journée, mais la majorité des clients avaient choisi comme option de se mettre en terrasse, une boisson fraîche à la main, le torse au soleil. A croire que la plupart des élus de Del Fleien pensent que pour avoir moins chaud, la fraîcheur doit passer par l’estomac.
L’intérieur du pub était nettement moins bondé, sombre, et les banquettes promises à Rosa leur tendaient les bras. Il ne restait plus qu’à traverser la rue.
Il sourit à son tour et, plaçant une main dans le dos de Rosa, il déclara d’un ton enjoué :
« Par ici. » avant de reprendre sa marche, invitant la jeune femme à suivre ses pas.
Etrangement, sa main mit un certain temps à quitter le creux du dos de la jolie femme.
Après quelques pas, il ajouta avec un sourire malicieux :
« Alors comme ça, vous ne restez pas à Esperanza? Vous n’habitez pas ici? Quel dommage! J’avais déjà dans l’idée de vous demander un second rendez-vous... »
On distinguait déjà la devanture du pub, avec sa peinture verte et ses grosses lettres noires qui indiquaient aux futurs clients la disponibilité de billards pool et de boissons alcoolisées. Il y avait du monde par cette chaude journée, mais la majorité des clients avaient choisi comme option de se mettre en terrasse, une boisson fraîche à la main, le torse au soleil. A croire que la plupart des élus de Del Fleien pensent que pour avoir moins chaud, la fraîcheur doit passer par l’estomac.
L’intérieur du pub était nettement moins bondé, sombre, et les banquettes promises à Rosa leur tendaient les bras. Il ne restait plus qu’à traverser la rue.
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Mer 13 Mai - 22:17:59
Rosa commenca à suivre John. Il était temps. Attentive à son petit jeu, elle décida de ne pas montrer le moindre signe de surprise, de contentement ou de quoi que ce soit. Elle gardait un sourire impassible, doux, paisible, mais qui ne s'intensifiait ni ne décroissait au fur et à mesure des propos de l'hybride. Une statue aimable. C'était son naturel qui s'exprimait ainsi. Mais cela faisait partie de sa façon d'aborder le jeu. Elle aurait pu exagérer ses réactions, fausser ses attitudes, et ce, sans trop de problème. Si elle était toujours sincère, certaines situations l'avaient contraintes à jouer la comédie ces cinquante dernières années. Et l'acting n'était désormais plus une faiblesse pour elle. Mais non. Elle décidait de jouer la carte de la sincérité. Quelque part, son simple doux sourire était factice, puisqu'elle était plutôt femme à ne rien exprimer. Même lorsqu'elle ressentait de la joie, cela se ressentait, au naturel, à peine. Le monde qui l'entourait lui exigeait l'inverse, alors elle s'y pliait. Mais point trop n'en fallait.
Toujours aussi réactif et séducteur, John amorca à l'avance la suite des événements. Une perche que Rosa n'hésiterait pas à saisir pour marquer son territoire:
« J'habite à Ghor. Mais la distance est rarement le problème. Je n'ai que rarement eu l'occasion d'accepter un second rendez-vous. »
Elle lanca un regard en direction du félin. Son sourire ne la quittait pas, mais ses sourcils, légèrement froncés, donnaient à son regard un air de défi, presque de mise en garde.
« Qu'est-ce qui vous fait penser que vous feriez exception à la règle, cher ami? »
C'était là que tout allait se jouer. En ces simples phrases Rosa donnait une image d'elle à multiples facettes. Précieuse, distante, provocante, joueuse, confiante, prétentieuse, lasse, désabusée, mais aussi désespérément seule. Deux castes d'individus se séparaient sur ce terrain. Ceux qui utilisaient la seduction pour passer le temps, et ceux qui se contentaient de combler un manque, de se venger contre un échec passer, et ainsi de suite.
La particularité de Rosa, c'est qu'elle était de ces individus à appartenir aux deux à la fois.
Le pub se présenta finalement à eux, permettant à la jeune femme d'entrer, de s'asseoir, et de pousser un soupire de repos. Sa robe rouge décrivit un ensemble de courbes irrégulières, chaotiques, mais indubitablement belles, puisqu'encadrant avec force le visage paisible et le regard serein de la jeune femme. Un calme et une tempête.
Complètement ignorante de la qualité des produits ici servis, elle laissa à John le soin de les lui décrire ou de lui en conseiller. Il avait parlé de spécialités irlandaises il lui semblait. Restait à voir s'il resterait sur sa position ou pas.
Toujours aussi réactif et séducteur, John amorca à l'avance la suite des événements. Une perche que Rosa n'hésiterait pas à saisir pour marquer son territoire:
« J'habite à Ghor. Mais la distance est rarement le problème. Je n'ai que rarement eu l'occasion d'accepter un second rendez-vous. »
Elle lanca un regard en direction du félin. Son sourire ne la quittait pas, mais ses sourcils, légèrement froncés, donnaient à son regard un air de défi, presque de mise en garde.
« Qu'est-ce qui vous fait penser que vous feriez exception à la règle, cher ami? »
C'était là que tout allait se jouer. En ces simples phrases Rosa donnait une image d'elle à multiples facettes. Précieuse, distante, provocante, joueuse, confiante, prétentieuse, lasse, désabusée, mais aussi désespérément seule. Deux castes d'individus se séparaient sur ce terrain. Ceux qui utilisaient la seduction pour passer le temps, et ceux qui se contentaient de combler un manque, de se venger contre un échec passer, et ainsi de suite.
La particularité de Rosa, c'est qu'elle était de ces individus à appartenir aux deux à la fois.
Le pub se présenta finalement à eux, permettant à la jeune femme d'entrer, de s'asseoir, et de pousser un soupire de repos. Sa robe rouge décrivit un ensemble de courbes irrégulières, chaotiques, mais indubitablement belles, puisqu'encadrant avec force le visage paisible et le regard serein de la jeune femme. Un calme et une tempête.
Complètement ignorante de la qualité des produits ici servis, elle laissa à John le soin de les lui décrire ou de lui en conseiller. Il avait parlé de spécialités irlandaises il lui semblait. Restait à voir s'il resterait sur sa position ou pas.
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Sam 16 Mai - 14:11:25
Il était pour le moins surprenant de rencontrer quelqu’un comme Rosa. On pouvait s’attendre à beaucoup de choses, on pouvait avoir croisé beaucoup de gens de tout types et de tout âges ; et pourtant qui se serait attendu à cela?
Une jeune femme aussi splendide et insaisissable qu’un papillon voué à n’être qu’éphémère... mais dotée d’un caractère aussi désabusé et blasé que celui de Blacksad lui-même. Quel comble. Mais surtout quel personnage intéressant!
Ce n’était pas le moment de la froisser ou de poser les pattes au-delà de la limite de bienséance. Mais un jeu est un jeu, et il faut savoir prendre des risques pour gagner la partie.
Blacksad ne répondit pas tout de suite ; il préféra leur laisser le temps à tout les deux de s’installer. Rosa choisit une place, le chat suivit le mouvement, s’asseyant à son tour sur une banquette moelleuse, en face de la jeune femme. Ils étaient séparés par une petite table ronde en bois verni, et enfermés tout les deux dans une sorte d’alcôve, car derrière chaque banc se dressait un panneau en bois (peint cette fois-ci) empêchant les autres clients assis de voir leurs voisins.
Blacksad prit le temps de relaxer son dos contre l’épais dossier avant de répondre, toujours souriant :
« J’échappe déjà à tant de règles... pourquoi pas aux votre, belle Rosa? »
Sur ces mots, un serveur, plus roux que la nature n’aurait dû le permettre, se posta près de leur table, sourire professionnel gravé sur son visage, petit carnet en main, pointe du stylo prête à courir un sprint sur une feuille encore vierge. D’une voix assurée et mielleuse, il demanda à ces messieurs-dames ce que serait leur commande. Blacksad, joueur mais extrêmement poli, se détourna du serveur et demanda à Rosa :
« Si vous buvez de l’alcool, je vous conseille vivement l’Irish Mist, une petite merveille de liqueur de Whiskey irlandais au goût de miel... Sinon, une célèbre bière non alcoolisée, et très rafraichissante. » Discrètement, il ajouta à l’attention de la jeune femme, en se penchant par-dessus la table : « Mais le serveur fera surement la tête en pensant que les élues de Del Fleien ne savent pas apprécier la saveur de l’Irlande et de son alcool de qualité. »
Puis, en attendant que Rosa fasse un choix, il se redressa et dit au serveur :
« Un Jameson, pour moi, merci. »
Il se tourna de nouveau vers elle, profitant de ce moment de flottement pour apprécier la beauté de ses traits et le maintien de tout son corps d’albâtre. Il lui sourit, d’un sourire certes confient mais surtout sincère, poli et attentionné à la fois.
Une jeune femme aussi splendide et insaisissable qu’un papillon voué à n’être qu’éphémère... mais dotée d’un caractère aussi désabusé et blasé que celui de Blacksad lui-même. Quel comble. Mais surtout quel personnage intéressant!
Ce n’était pas le moment de la froisser ou de poser les pattes au-delà de la limite de bienséance. Mais un jeu est un jeu, et il faut savoir prendre des risques pour gagner la partie.
Blacksad ne répondit pas tout de suite ; il préféra leur laisser le temps à tout les deux de s’installer. Rosa choisit une place, le chat suivit le mouvement, s’asseyant à son tour sur une banquette moelleuse, en face de la jeune femme. Ils étaient séparés par une petite table ronde en bois verni, et enfermés tout les deux dans une sorte d’alcôve, car derrière chaque banc se dressait un panneau en bois (peint cette fois-ci) empêchant les autres clients assis de voir leurs voisins.
Blacksad prit le temps de relaxer son dos contre l’épais dossier avant de répondre, toujours souriant :
« J’échappe déjà à tant de règles... pourquoi pas aux votre, belle Rosa? »
Sur ces mots, un serveur, plus roux que la nature n’aurait dû le permettre, se posta près de leur table, sourire professionnel gravé sur son visage, petit carnet en main, pointe du stylo prête à courir un sprint sur une feuille encore vierge. D’une voix assurée et mielleuse, il demanda à ces messieurs-dames ce que serait leur commande. Blacksad, joueur mais extrêmement poli, se détourna du serveur et demanda à Rosa :
« Si vous buvez de l’alcool, je vous conseille vivement l’Irish Mist, une petite merveille de liqueur de Whiskey irlandais au goût de miel... Sinon, une célèbre bière non alcoolisée, et très rafraichissante. » Discrètement, il ajouta à l’attention de la jeune femme, en se penchant par-dessus la table : « Mais le serveur fera surement la tête en pensant que les élues de Del Fleien ne savent pas apprécier la saveur de l’Irlande et de son alcool de qualité. »
Puis, en attendant que Rosa fasse un choix, il se redressa et dit au serveur :
« Un Jameson, pour moi, merci. »
Il se tourna de nouveau vers elle, profitant de ce moment de flottement pour apprécier la beauté de ses traits et le maintien de tout son corps d’albâtre. Il lui sourit, d’un sourire certes confient mais surtout sincère, poli et attentionné à la fois.
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Jeu 11 Juin - 23:56:43
Rosa garda son sourire doux, mélancolique, qui avait tout de l'innocente sincérité dont elle essayait de faire preuve, mais qui contrastait presque avec la situation de jeu dans laquelle elle placait Blacksad. Et le jeu n'allait pas aller en s'arrangeant. Rosa avait été une frêle pétale pendant de longues années au début de sa vie. Mais le temps avait finit par faire d'elle un bouton précieux gardé par mille et unes épines. Une Rose désirable, attirante, fragile et sublime, mais dont il était toujours difficile de s'approcher. Toutefois, cette si insaisissable plante maitrisait encore fort mal l'art de la séduction. Et, comme il a déjà été dit, le jeu et l'intrigue liés à une éventuelle intrigue sentimentale étaient des concepts relativement nouveaux pour elle. Preuve en était avec cette nouvelle démarche:
« Votre meilleur rosé je vous prie. »
Prononcé avec le sourire le plus radieux qui soit. Tellement radieux que le serveur ne pourrait pas lui en tenir rigueur. Blacksad, en revanche, avait cette fois affaire à plus qu'à une fausse ignorance. On lui avait désobéi, on avait snobé son conseil, son avis. On avait rejeté d'un revers de main blanche comme la neige l'une des meilleures intentions qu'il ait eu depuis le début de la rencontre. Rosa venait, pour la première fois, de franchir une légère limite. Elle n'avait pas été suffisamment loin pour que cela nuise à la rencontre, mais il fallait espérer que le félin ne s'en sente pas blessé. Car s'il se décidait à partir, vexé, ce ne serait que pour laisser la pauvre femme, seule avec un « zut... » de plus dans sa vie.
Par chance la nature voulait que Rosa, à défaut de tout savoir du monde et de ses différents codes de société, soit au moins douée d'une expérience, d'une lucidité et d'une éducation qui la sauvait la plupart du temps. Et sans se rendre compte que le jeu n'en n'était plus vraiment un, elle savait très bien qu'elle venait d'avoir une des réactions les plus exécrables qui soient. Aussi elle tenta, après que le serveur soit parti, de remettre les choses au clair. Elle croisa les bras sur la table, s'appuya dessus pour approcher son visage de John, et lui lanca, d'un sourire mince mais indubitablement présent:
« Je ne bois jamais d'alcool. Lorsque je fais une exception ce n'est qu'avec du vin. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, cher ami? »
Le jeu se tendait. En même temps que son esprit s'embrouillait et se pressait pour savoir quoi dire, comment réagir, son excitation grandissait. Plus à l'idée de la découverte d'une sensation qu'elle n'avait que trop peu exploré, qu'au fait d'imaginer comment pourrait finir cette rencontre. Encore quelques répliques chocs, et la Rose Noire risquait de se transformer en Veuve Noire...
« Votre meilleur rosé je vous prie. »
Prononcé avec le sourire le plus radieux qui soit. Tellement radieux que le serveur ne pourrait pas lui en tenir rigueur. Blacksad, en revanche, avait cette fois affaire à plus qu'à une fausse ignorance. On lui avait désobéi, on avait snobé son conseil, son avis. On avait rejeté d'un revers de main blanche comme la neige l'une des meilleures intentions qu'il ait eu depuis le début de la rencontre. Rosa venait, pour la première fois, de franchir une légère limite. Elle n'avait pas été suffisamment loin pour que cela nuise à la rencontre, mais il fallait espérer que le félin ne s'en sente pas blessé. Car s'il se décidait à partir, vexé, ce ne serait que pour laisser la pauvre femme, seule avec un « zut... » de plus dans sa vie.
Par chance la nature voulait que Rosa, à défaut de tout savoir du monde et de ses différents codes de société, soit au moins douée d'une expérience, d'une lucidité et d'une éducation qui la sauvait la plupart du temps. Et sans se rendre compte que le jeu n'en n'était plus vraiment un, elle savait très bien qu'elle venait d'avoir une des réactions les plus exécrables qui soient. Aussi elle tenta, après que le serveur soit parti, de remettre les choses au clair. Elle croisa les bras sur la table, s'appuya dessus pour approcher son visage de John, et lui lanca, d'un sourire mince mais indubitablement présent:
« Je ne bois jamais d'alcool. Lorsque je fais une exception ce n'est qu'avec du vin. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, cher ami? »
Le jeu se tendait. En même temps que son esprit s'embrouillait et se pressait pour savoir quoi dire, comment réagir, son excitation grandissait. Plus à l'idée de la découverte d'une sensation qu'elle n'avait que trop peu exploré, qu'au fait d'imaginer comment pourrait finir cette rencontre. Encore quelques répliques chocs, et la Rose Noire risquait de se transformer en Veuve Noire...
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Mar 16 Juin - 23:15:04
La belle Rosa avait des manières et de la classe, mais Dieu qu’elle était, aux yeux d’un homme comme John, naïve.
Elle se pencha au-dessus de la table, mimant le dernier geste du Chat. Son doux visage se composa pour former un léger sourire, un simple plissement des lèvres, fin comme l’aile d’un papillon. Elle prononça quelques mots, et Blacksad ne put s’empêcher de noter que le parfum de cette bouche entrouverte était des plus délicats.
Le serveur nota à la vitesse de l’éclair sur son carnet, fit un petit signe de tête, et repartit d’un pas pressé en beuglant ce qui devait être leur commande à un autre type, petit et blond, dont seul la tête semblait dépasser du comptoir, à l’autre bout de la salle.
Et puis Blacksad, ayant attendu que le serveur s’éloigne, se mit à rire. Un rire sincère, profond, qui remonta le long de sa gorge et éclata en échos contre les murs de la pièce. Se croyait-elle désagréable ? Il en fallait tout de même plus au chat pour se vexer, que diable! Elle en devenait presque attendrissante.
« Ah! Rigueur! On ne tient pas rigueur à une jolie femme. Cela serait lui faire offense, n’est-ce pas ? »
Profitant qu’elle était toujours penchée vers lui, Blacksad tendit une main, qu’il posa délicatement sur l’avant-bras de la jeune femme. La paume de sa main était juste assez en contact pour qu’elle sente un léger appui, mais pas assez pour être intrusive. Sur ce, il ajouta :
« Du rosé... Un alcool doux, presque tendre. S’il l’ ‘on est ce que l’on mange’, seriez-vous ce que vous buvez, Rosa? »
Il souriait encore, de son sourire de félin qui découvre toujours ses canines, de son sourire assuré et charmeur... De son sourire qui invite à se découvrir.
Avant qu’elle n’ait pu répondre, il retira sa main et, de cette même main à nouveau libre, il la pointa du doigt d’un air faussement accusateur :
« Vous n’avez pas toujours pas dit non à un second rendez-vous, admirable Rosa... Dois-je comprendre que j’échappe aux règles habituelles ? »
Elle se pencha au-dessus de la table, mimant le dernier geste du Chat. Son doux visage se composa pour former un léger sourire, un simple plissement des lèvres, fin comme l’aile d’un papillon. Elle prononça quelques mots, et Blacksad ne put s’empêcher de noter que le parfum de cette bouche entrouverte était des plus délicats.
Le serveur nota à la vitesse de l’éclair sur son carnet, fit un petit signe de tête, et repartit d’un pas pressé en beuglant ce qui devait être leur commande à un autre type, petit et blond, dont seul la tête semblait dépasser du comptoir, à l’autre bout de la salle.
Et puis Blacksad, ayant attendu que le serveur s’éloigne, se mit à rire. Un rire sincère, profond, qui remonta le long de sa gorge et éclata en échos contre les murs de la pièce. Se croyait-elle désagréable ? Il en fallait tout de même plus au chat pour se vexer, que diable! Elle en devenait presque attendrissante.
« Ah! Rigueur! On ne tient pas rigueur à une jolie femme. Cela serait lui faire offense, n’est-ce pas ? »
Profitant qu’elle était toujours penchée vers lui, Blacksad tendit une main, qu’il posa délicatement sur l’avant-bras de la jeune femme. La paume de sa main était juste assez en contact pour qu’elle sente un léger appui, mais pas assez pour être intrusive. Sur ce, il ajouta :
« Du rosé... Un alcool doux, presque tendre. S’il l’ ‘on est ce que l’on mange’, seriez-vous ce que vous buvez, Rosa? »
Il souriait encore, de son sourire de félin qui découvre toujours ses canines, de son sourire assuré et charmeur... De son sourire qui invite à se découvrir.
Avant qu’elle n’ait pu répondre, il retira sa main et, de cette même main à nouveau libre, il la pointa du doigt d’un air faussement accusateur :
« Vous n’avez pas toujours pas dit non à un second rendez-vous, admirable Rosa... Dois-je comprendre que j’échappe aux règles habituelles ? »
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Jeu 18 Juin - 14:43:50
Bon, ok, John semblait loin de se vexer pour son attitude. Elle en était rassurée. Malgré tout elle ne perdit pas le nord et préféra ne rien répondre à la première remarque du félin. Sa satisfaction (rassurée et flatée) se traduisit par un sourire amusé qui était de ceux qu'on essaie de retenir en ayant conscience qu'ils nous déforment trop les zygomas pour passer inaperçus. S'en suivit une nouvelle question à laquelle Rosa voulut répondre. Malheureusement, ses connaissances en alcool étaient bien trop pauvres pour renvoyer à son homologue une métaphore bien sentie sur un éventuel rapport entre lui et le whisky qu'il avait commandé. Tant pis. Par chance le silence ne fut pas long puisque le matou s'empressa de reprendre la parole. Il parlait beaucoup. Tant mieux. Ca évitait à la jeune femme le "sale boulot". Elle eut un haussement de sourcils et d'épaules résigné avant de répondre:
"Ou qu'une absence de réponse vous invite à ne pas insister sur certains points peut-etre?"
Vlan, mange toi ça dans le canines le minet. Ca ressemblait pas mal à un "haha, Oublie!". Et même si le sourire de Rosa (qui, depuis le temps qu'il était installé, semblait ne plus vouloir retourner dans l'oubli) était la principale indication des vraies intentions de la jeune femme, ce qui était dit était dit.
La conversation aurait pu continuer sur le ton détendu sur lequel elle avait commencé si un forain n'était pas passé dans la ruelle à cet instant, jouant sur son orgue de barbarie une musique aux airs des plus nostalgiques. Et même si la musique n'évoquait rien à la jeune femme, l'instrument, le type de sonorité, et le rythme de la mélodie, réveillèrent en elle plus de mélancolie qu'il n'en aurait fallu pour plomber l'ambiance. Lui remémorant le souvenir d'une époque révolue, qu'elle avait appris à oublier, à laisser derrière elle, mais que le destin s'amusait parfois à remettre sur sa route, comme pour s'assurer qu'elle ne profite pas pleinement de la vie à un moment donné. Elle tenta tant bien que mal de dissimuler ce changement en elle, aussi elle forca son sourire à rester en place, toutefois largement atténué et transformé en sourire serein. Ou du moins qui paraissait serein. La jeune blonde suivit l'instrumentiste des yeux, laissa sa main frictionner son bras un instant, puis sortit de sa rêverie et revint vers John, sans pour autant trouver quelque chose à dire. Le serveur fut le sauveur de la situation, puisqu'il amena les boissons demandées.
Rosa eut un sourire plus sincère, saisit son verre, le souleva à quelques centimetres de la table et le remua légerement, faisant délicatement tourner le liquide qu'il contenait. Elle profita de cette transition pour changer le sujet et amener Blacksad sur un autre terrain:
"Mais dites-moi, cher ami, n'aviez vous pas quelque chose à faire au moment où nous nous sommes croisé? Que faites-vous de cette existence dont vous semblez profiter au maximum?"
Hop, une autre petite pique pour la forme. Ce qui était étonnant quand on connaissait Rosa. Elle n'avait jamais été d'un naturel incisif. Cynique, lasse, parfois défaitiste, mais jamais méchante et calculatrice. Elle-même répugnait à dire ce qu'elle disait par moment. Mais bon, si elle voulait passer un peu plus de bon temps en la compagnie du félin, c'était le jeu...
"Ou qu'une absence de réponse vous invite à ne pas insister sur certains points peut-etre?"
Vlan, mange toi ça dans le canines le minet. Ca ressemblait pas mal à un "haha, Oublie!". Et même si le sourire de Rosa (qui, depuis le temps qu'il était installé, semblait ne plus vouloir retourner dans l'oubli) était la principale indication des vraies intentions de la jeune femme, ce qui était dit était dit.
La conversation aurait pu continuer sur le ton détendu sur lequel elle avait commencé si un forain n'était pas passé dans la ruelle à cet instant, jouant sur son orgue de barbarie une musique aux airs des plus nostalgiques. Et même si la musique n'évoquait rien à la jeune femme, l'instrument, le type de sonorité, et le rythme de la mélodie, réveillèrent en elle plus de mélancolie qu'il n'en aurait fallu pour plomber l'ambiance. Lui remémorant le souvenir d'une époque révolue, qu'elle avait appris à oublier, à laisser derrière elle, mais que le destin s'amusait parfois à remettre sur sa route, comme pour s'assurer qu'elle ne profite pas pleinement de la vie à un moment donné. Elle tenta tant bien que mal de dissimuler ce changement en elle, aussi elle forca son sourire à rester en place, toutefois largement atténué et transformé en sourire serein. Ou du moins qui paraissait serein. La jeune blonde suivit l'instrumentiste des yeux, laissa sa main frictionner son bras un instant, puis sortit de sa rêverie et revint vers John, sans pour autant trouver quelque chose à dire. Le serveur fut le sauveur de la situation, puisqu'il amena les boissons demandées.
Rosa eut un sourire plus sincère, saisit son verre, le souleva à quelques centimetres de la table et le remua légerement, faisant délicatement tourner le liquide qu'il contenait. Elle profita de cette transition pour changer le sujet et amener Blacksad sur un autre terrain:
"Mais dites-moi, cher ami, n'aviez vous pas quelque chose à faire au moment où nous nous sommes croisé? Que faites-vous de cette existence dont vous semblez profiter au maximum?"
Hop, une autre petite pique pour la forme. Ce qui était étonnant quand on connaissait Rosa. Elle n'avait jamais été d'un naturel incisif. Cynique, lasse, parfois défaitiste, mais jamais méchante et calculatrice. Elle-même répugnait à dire ce qu'elle disait par moment. Mais bon, si elle voulait passer un peu plus de bon temps en la compagnie du félin, c'était le jeu...
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Ven 19 Juin - 22:46:00
Ah! Mais c’est qu’elle mordrait presque, cette tête blonde!
Leur conversation tournait au match de tennis : chaque réplique fusait, telle une balle, avec la ferme intention de marquer le point. Et la réplique de Rosa venait tout juste de smasher l’assurance de Blacksad.
Le deuxième rendez-vous ne semblez pas à l’ordre du jour. Tant pis! Il allait falloir rendre le premier inoubliable, pour que le deuxième soit irrésistible.
Un joueur d’orgue de barbarie passa.
Un instant, un voile s’étendit sur le visage rieur de la jeune femme, mais John ne put ni trouver quelque chose à dire, ni avoir assez de temps pour réfléchir à ce brusque changement d’ambiance, car le serveur revint avec leur commande.
L’orgue s’éloigna.
Blacksad entoura son verre des deux mains, en appréciant la fraîcheur.
Finalement, cet interlude ne sembla pas avoir de trop lourdes conséquences sur l’humeur de Rosa, et celle-ci reprit le cours de la conversation avec une apparente légèreté.
« Comme je vous l’ai dit, je comptais m’acheter des cigarettes, avant que nous nous rencontrions. Une façon pour moi de passer le temps. Je dois avouer que je n’avais rien prévu pour cet après-midi... Mon travail ne m’impose pas vraiment d’horaires, surtout ces derniers temps. »
Il marqua une courte pause, puis leva son verre et avala une gorgée de whiskey, son regard toujours posé sur la jeune femme. Il aurait pu continuer la conversation sur ce ton. Mais ce n'était pas cela qui le préoccupait alors...
Il se permit de l’observer directement, à découvert, sans honte et sans vergogne. Elle ne le rejetait pas. Elle ne l’encourageait pas non plus. Et bien! soit. Inutile d’attirer plus longtemps ce papillon avec une faible lumière. Il était temps de faire preuve de plus de... clarté.
« Vous me plaisez, Rosa. Et je voudrais passer plus de temps avec vous. Aujourd’hui, tout d’abord. Mais un autre jour, si vous me l’accordez. J’aimerais beaucoup vous revoir. Vous êtes la personne la plus charmante et la plus intéressante que j’ai rencontrée depuis mon arrivée ici. »
Il lui sourit. Ce n’était pas une preuve d’assurance, ou de confiance en soi. C’était le sourire de l’espoir.
Serait-elle d’accord? Il n’espérait qu’un peu plus de temps en sa compagnie, sachant pertinemment qu’une demi-journée ne le comblerait pas...
Leur conversation tournait au match de tennis : chaque réplique fusait, telle une balle, avec la ferme intention de marquer le point. Et la réplique de Rosa venait tout juste de smasher l’assurance de Blacksad.
Le deuxième rendez-vous ne semblez pas à l’ordre du jour. Tant pis! Il allait falloir rendre le premier inoubliable, pour que le deuxième soit irrésistible.
Un joueur d’orgue de barbarie passa.
Un instant, un voile s’étendit sur le visage rieur de la jeune femme, mais John ne put ni trouver quelque chose à dire, ni avoir assez de temps pour réfléchir à ce brusque changement d’ambiance, car le serveur revint avec leur commande.
L’orgue s’éloigna.
Blacksad entoura son verre des deux mains, en appréciant la fraîcheur.
Finalement, cet interlude ne sembla pas avoir de trop lourdes conséquences sur l’humeur de Rosa, et celle-ci reprit le cours de la conversation avec une apparente légèreté.
« Comme je vous l’ai dit, je comptais m’acheter des cigarettes, avant que nous nous rencontrions. Une façon pour moi de passer le temps. Je dois avouer que je n’avais rien prévu pour cet après-midi... Mon travail ne m’impose pas vraiment d’horaires, surtout ces derniers temps. »
Il marqua une courte pause, puis leva son verre et avala une gorgée de whiskey, son regard toujours posé sur la jeune femme. Il aurait pu continuer la conversation sur ce ton. Mais ce n'était pas cela qui le préoccupait alors...
Il se permit de l’observer directement, à découvert, sans honte et sans vergogne. Elle ne le rejetait pas. Elle ne l’encourageait pas non plus. Et bien! soit. Inutile d’attirer plus longtemps ce papillon avec une faible lumière. Il était temps de faire preuve de plus de... clarté.
« Vous me plaisez, Rosa. Et je voudrais passer plus de temps avec vous. Aujourd’hui, tout d’abord. Mais un autre jour, si vous me l’accordez. J’aimerais beaucoup vous revoir. Vous êtes la personne la plus charmante et la plus intéressante que j’ai rencontrée depuis mon arrivée ici. »
Il lui sourit. Ce n’était pas une preuve d’assurance, ou de confiance en soi. C’était le sourire de l’espoir.
Serait-elle d’accord? Il n’espérait qu’un peu plus de temps en sa compagnie, sachant pertinemment qu’une demi-journée ne le comblerait pas...
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Lun 22 Juin - 0:17:17
Rosa ouvrit de grands yeux ébahis. Elle n'en revenait pas de ce que John venait de lui dire. Non pas qu'elle soit choquée des propos du félin, ou que ceux-ci la dérangeaient outre mesure, non. C'était vraiment la sincérité dont il avait fait preuve qui était ahurissante. De l'Europe du XIXe siècle dont elle était issue, les intrigues de cour avaient habitué ses oreilles à maints stratagèmes plus ambigus les uns que les autres pour séduire, ce qui l'avait toujours dérangé; et le château du Comte Dracula l'avait tellement isolé de la gente humaine que son temps d'adaptation à Del Fleien n'avait pas été des plus roses. Aussi, la sincérité était devenu un concept compris, entendu, mais trop rarement rencontré pour permettre à la maudite de ne pas s'en étonner lorsqu'un illustre inconnu en faisait preuve. Si elle l'avait pu, Rosa aurait rougi jusqu'à la racine des cheveux. Elle resta interdite pendant quelques secondes. Ses yeux étaient grands ouverts mais l'ébahissement avait cédé la place à la surprise, moins défigurante, mais toujours omniprésente. Ses lèvres d'abord closes s'entr'ouvraient de quelques millimètres.
C'était indéniable, John venait de marquer beaucoup de points d'un coup.
Le jeu était désormais terminé. Blacksad venait de se dévoiler totalement, Rosa en ferait autant. Fini les calculs et les tests de personnalité ou de résistance à la frustration. La jeune femme redevenait la lasse centenaire qui ne chercherait qu'à se divertir. Elle se rendait compte qu'elle avait joué avec une souris (?) qui ne méritait pas d'être torturé, inconsciemment, et c'était désormais elle qui s'en voulait pour le coup. Non. Inutile de se torturer en vain. Le temps où elle se plaignait de l'incompétence dont elle faisait preuve était révolu depuis plus d'un demi siècle. Il fallait qu'elle réagisse. Comme elle le voulait, et pas comme sa mélancolie le lui dicterait.
Elle baissa la tête un moment, laissant deux mèches dorées retomber et dissimuler son visage de la lumière extérieure. Pendant l'instant de sa réflexion, un voile de tristesse passa sur son visage, avant qu'elle ne le relève, pour la première fois depuis le début de la discussion, sincère.
Un sourire triste, résigné. Naturel, ni dépressif ni malheureux, juste le sourire et le regard de celui qui a vécu, de celui qui a perdu, de celui qui sait, de celui qui profite désormais de ses erreurs passés, mais qui ne parvient pas à les tenir éloignées. Un sourire que Blacksad n'avait pas encore contemplé. Un sourire bien trop complexe pour une jeune femme de 20 ans. Son sourire. Un rire navré s'échappa de ses lèvres alors qu'elle finit par reprendre la parole:
"Vous n'avez pas du rencontrer beaucoup de gens..."
Ce n'était pas une pique incisive. C'était un scepticisme las. Ce qu'elle était vraiment. Elle ne croyait qu'à moitié les élans passionnés ou les hyperboles qui la mettaient sur un piédestal. Cela la flattait. Toujours. Mais elle avait appris à prendre du recul. Toutefois il avait été sincère. Il aurait été odieux de sa part de ne pas en faire autant.
"Je suis arrivé à Del Fleien il y a 80 ans environ. Et si j'ai connu beaucoup de séducteurs, seule une très infime partie d'entre eux disposaient de la sincérité dont vous venez de faire preuve. C'est pourquoi..."
Elle sembla lutter contre elle-même pour dire ce qu'elle allait dire, puis acheva, alors que son sourire s'élargit d'un infime millimètre:
"...je serais ravie de passer aussi plus de temps avec vous."
Les masques étaient tombés. Les plans et les prévisions venaient de se briser comme du cristal, cédant la place à deux entités magistrales, infiniment plus complexes, et qui auraient beaucoup à apprendre l'une de l'autres. Restait à savoir comment John prendrait le fait que son interlocutrice soit "un peu" plus vieille que lui...
C'était indéniable, John venait de marquer beaucoup de points d'un coup.
Le jeu était désormais terminé. Blacksad venait de se dévoiler totalement, Rosa en ferait autant. Fini les calculs et les tests de personnalité ou de résistance à la frustration. La jeune femme redevenait la lasse centenaire qui ne chercherait qu'à se divertir. Elle se rendait compte qu'elle avait joué avec une souris (?) qui ne méritait pas d'être torturé, inconsciemment, et c'était désormais elle qui s'en voulait pour le coup. Non. Inutile de se torturer en vain. Le temps où elle se plaignait de l'incompétence dont elle faisait preuve était révolu depuis plus d'un demi siècle. Il fallait qu'elle réagisse. Comme elle le voulait, et pas comme sa mélancolie le lui dicterait.
Elle baissa la tête un moment, laissant deux mèches dorées retomber et dissimuler son visage de la lumière extérieure. Pendant l'instant de sa réflexion, un voile de tristesse passa sur son visage, avant qu'elle ne le relève, pour la première fois depuis le début de la discussion, sincère.
Un sourire triste, résigné. Naturel, ni dépressif ni malheureux, juste le sourire et le regard de celui qui a vécu, de celui qui a perdu, de celui qui sait, de celui qui profite désormais de ses erreurs passés, mais qui ne parvient pas à les tenir éloignées. Un sourire que Blacksad n'avait pas encore contemplé. Un sourire bien trop complexe pour une jeune femme de 20 ans. Son sourire. Un rire navré s'échappa de ses lèvres alors qu'elle finit par reprendre la parole:
"Vous n'avez pas du rencontrer beaucoup de gens..."
Ce n'était pas une pique incisive. C'était un scepticisme las. Ce qu'elle était vraiment. Elle ne croyait qu'à moitié les élans passionnés ou les hyperboles qui la mettaient sur un piédestal. Cela la flattait. Toujours. Mais elle avait appris à prendre du recul. Toutefois il avait été sincère. Il aurait été odieux de sa part de ne pas en faire autant.
"Je suis arrivé à Del Fleien il y a 80 ans environ. Et si j'ai connu beaucoup de séducteurs, seule une très infime partie d'entre eux disposaient de la sincérité dont vous venez de faire preuve. C'est pourquoi..."
Elle sembla lutter contre elle-même pour dire ce qu'elle allait dire, puis acheva, alors que son sourire s'élargit d'un infime millimètre:
"...je serais ravie de passer aussi plus de temps avec vous."
Les masques étaient tombés. Les plans et les prévisions venaient de se briser comme du cristal, cédant la place à deux entités magistrales, infiniment plus complexes, et qui auraient beaucoup à apprendre l'une de l'autres. Restait à savoir comment John prendrait le fait que son interlocutrice soit "un peu" plus vieille que lui...
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Lun 29 Juin - 18:11:35
La jeune femme était incontestablement belle. D’une beauté triste, crispée par la mélancolie ; de ces beautés qui vous font tourner la tête, perdre l’équilibre, chavirer un instant entre émerveillement et impression fugace d’être comblé.
Et sur ce beau visage se jouait plusieurs saynètes que Blacksad percevait sans pour autant toutes les comprendre. Que pensait-elle ? Etait-elle choquée, vexée face aux propos du chat noir ? Sa bouche remua imperceptiblement ; elle baissa la tête, se cachant du regard scrutateur de John.
*Aurais-je gaffé ?...* pensa le chat en plissant les lèvres.
Mais Rosa lui sourit, un sourire qu’il eu du mal à interpréter. Cette femme était l’Etrangeté même… incarnée dans un corps sublime, d’ailleurs.
Elle parla. Et Blacksad ne put pas empêcher son faciès félin de se déformer en un immense rictus de satisfaction. Oh oui, ça, c’était la meilleure nouvelle qu’on puisse lui annoncer : deuxième rendez-vous accepté.
Néanmoins, son cerveau réussit à lui glisser à l’oreille que la « jeune » femme avait mentionné être là depuis… quatre-vingt ans. Hého, quatre-vingt années, nom de Dieu! Deux fois ton âge, vieux matou.
Non. Impossible. Ou farfelu. Ou relativement probable sur Del Fleien, au vu de la population très disparate de cette planète. Ok... plutôt possible, en y réfléchissant.
*Mmh. Suis jamais sorti avec une femme plus âgée que moi... Mais il faut un début à tout! Alors reprends-toi, John, et ferme la bouche devant la dame.*
Un peu gêné, Blacksad passa du sourire d’autosatisfaction au sourire de circonstance. Il leva son verre et le vida d’une traite. Le feu de sa boisson lui chauffa la gorge, et il fit claquer ses babines dans un geste appréciateur. Il avait besoin de se remettre les idées en place, et c’était chose faite. Mais un verre vide est un verre triste. Il poussa un petit soupir à l’attention de Rosa, lui sourit, et lui dit d’un ton sensuel :
« Accordez-moi une fraction de seconde, et je suis de nouveau tout à vous. »
Puis, il leva le bras droit, claqua des doigts et héla le serveur qui se trouvait à l’autre bout de la salle.
« Garçon! Un autre, s’il vous plait. »
Le rouquin fit un signe de tête, et prit la direction du bar.
Sur ce, Blacksad reporta son attention sur Rosa.
Bien. Reprendre les choses dans l’ordre. Premièrement, pas question qu’elle se fasse de fausses idées. Les compliments du chat étaient toujours aussi sincères que le reste de ses propos, et il n’aimait pas trop qu’on les prenne à la légère. Deuxièmement... Savoir comment une femme de son « grand âge » pouvait être aussi canon. Si ce miracle avait été percé à jour à New-York, à l’époque de la première vie de John, il ne doutait pas que les cas de dépressions chez les femmes auraient fortement diminués, et que les débuts de la chirurgie plastique n’auraient pas eu tant de succès. Et troisièmement, convenir d’un autre rendez-vous. Assurément la partie la plus excitante.
« Reprenons. Vous pensez que je n’ai pas rencontré beaucoup de monde ? Cela est peut-être vrai. Il n’en reste pas moins que je vous trouve intéressante, et même attirante. Quand bien même je rencontrerai demain quelqu’un de plus intéressant… C’est vous, aujourd’hui, qui m’intéresser le plus. Et c’est avec vous que je passe mon temps. Ne vous cachez pas sous le scepticisme. C’est un crime que de cacher cette beauté-là. »
Il s’appuya sur son dossier et souleva un peu le col de sa chemise pour le remettre en place. Même si la chaleur était moins insupportable à l’intérieur, l’atmosphère restait lourde et suffocante.
« En parlant de cette sublime beauté... Vous dites être à Del Fleien depuis quatre-vingt ans ? Vous forcez d’autant plus mon respect! Je ne me souviens pas avoir croisé une créature si imperméable au temps dans ma vie antérieure. Et bien que j’ai rencontré assez de gens ici –même si vous en doutez– pour savoir que tout y est possible, vous m’étonnez par votre nature, Rosa. »
Il pointa de son index son menton blanc, se désignant lui-même, et ajouta en riant : « J’ai l’habitude d’être celui qui surprend les passants, à Del Fleien. »
Il sourit et reprit avant que Rosa ne puisse intervenir (car il sentait il fallait dire les choses avant qu’elle ne puisse changer d’avis) :
« Mais, entre nous, peu m’importe. Puisque vous acceptez de passer du temps avec moi, que diriez vous de passer la soirée ensemble? Vous m’aviez dit devoir rester à Esperanza jusqu’à demain. Où logez-vous? Les hôtels ici doivent être horriblement couteux... Je pourrais vous épargnez des dépenses inutiles, j’habite tout près, et j’ai une chambre d’ami tout à votre disposition. »
Sur ces paroles toutes pétries de bonnes intentions et d’une certaine dose de malice, le serveur vint se poster devant leur table. Il déposa un verre plein devant Blacksad, et récupéra sur son plateau le verre vide.
Blacksad s’écria alors d’un air gêné, réalisant qu'il n'avait pas pensé à vérifier que la jeune femme ait toujours à boire :
« Ho, je suis impardonnable! Voulez-vous autre chose, Rosa ? »
Le serveur glissa un regard accusateur au chat, laissant paraitre qu’il devait en effet trouver le chat impardonnable. Ou alors il était jaloux. Quel homme ne l’aurait pas été ? Mais très vite, il reprit un air professionnel, attendant un signe de la part d’un des clients.
Et sur ce beau visage se jouait plusieurs saynètes que Blacksad percevait sans pour autant toutes les comprendre. Que pensait-elle ? Etait-elle choquée, vexée face aux propos du chat noir ? Sa bouche remua imperceptiblement ; elle baissa la tête, se cachant du regard scrutateur de John.
*Aurais-je gaffé ?...* pensa le chat en plissant les lèvres.
Mais Rosa lui sourit, un sourire qu’il eu du mal à interpréter. Cette femme était l’Etrangeté même… incarnée dans un corps sublime, d’ailleurs.
Elle parla. Et Blacksad ne put pas empêcher son faciès félin de se déformer en un immense rictus de satisfaction. Oh oui, ça, c’était la meilleure nouvelle qu’on puisse lui annoncer : deuxième rendez-vous accepté.
Néanmoins, son cerveau réussit à lui glisser à l’oreille que la « jeune » femme avait mentionné être là depuis… quatre-vingt ans. Hého, quatre-vingt années, nom de Dieu! Deux fois ton âge, vieux matou.
Non. Impossible. Ou farfelu. Ou relativement probable sur Del Fleien, au vu de la population très disparate de cette planète. Ok... plutôt possible, en y réfléchissant.
*Mmh. Suis jamais sorti avec une femme plus âgée que moi... Mais il faut un début à tout! Alors reprends-toi, John, et ferme la bouche devant la dame.*
Un peu gêné, Blacksad passa du sourire d’autosatisfaction au sourire de circonstance. Il leva son verre et le vida d’une traite. Le feu de sa boisson lui chauffa la gorge, et il fit claquer ses babines dans un geste appréciateur. Il avait besoin de se remettre les idées en place, et c’était chose faite. Mais un verre vide est un verre triste. Il poussa un petit soupir à l’attention de Rosa, lui sourit, et lui dit d’un ton sensuel :
« Accordez-moi une fraction de seconde, et je suis de nouveau tout à vous. »
Puis, il leva le bras droit, claqua des doigts et héla le serveur qui se trouvait à l’autre bout de la salle.
« Garçon! Un autre, s’il vous plait. »
Le rouquin fit un signe de tête, et prit la direction du bar.
Sur ce, Blacksad reporta son attention sur Rosa.
Bien. Reprendre les choses dans l’ordre. Premièrement, pas question qu’elle se fasse de fausses idées. Les compliments du chat étaient toujours aussi sincères que le reste de ses propos, et il n’aimait pas trop qu’on les prenne à la légère. Deuxièmement... Savoir comment une femme de son « grand âge » pouvait être aussi canon. Si ce miracle avait été percé à jour à New-York, à l’époque de la première vie de John, il ne doutait pas que les cas de dépressions chez les femmes auraient fortement diminués, et que les débuts de la chirurgie plastique n’auraient pas eu tant de succès. Et troisièmement, convenir d’un autre rendez-vous. Assurément la partie la plus excitante.
« Reprenons. Vous pensez que je n’ai pas rencontré beaucoup de monde ? Cela est peut-être vrai. Il n’en reste pas moins que je vous trouve intéressante, et même attirante. Quand bien même je rencontrerai demain quelqu’un de plus intéressant… C’est vous, aujourd’hui, qui m’intéresser le plus. Et c’est avec vous que je passe mon temps. Ne vous cachez pas sous le scepticisme. C’est un crime que de cacher cette beauté-là. »
Il s’appuya sur son dossier et souleva un peu le col de sa chemise pour le remettre en place. Même si la chaleur était moins insupportable à l’intérieur, l’atmosphère restait lourde et suffocante.
« En parlant de cette sublime beauté... Vous dites être à Del Fleien depuis quatre-vingt ans ? Vous forcez d’autant plus mon respect! Je ne me souviens pas avoir croisé une créature si imperméable au temps dans ma vie antérieure. Et bien que j’ai rencontré assez de gens ici –même si vous en doutez– pour savoir que tout y est possible, vous m’étonnez par votre nature, Rosa. »
Il pointa de son index son menton blanc, se désignant lui-même, et ajouta en riant : « J’ai l’habitude d’être celui qui surprend les passants, à Del Fleien. »
Il sourit et reprit avant que Rosa ne puisse intervenir (car il sentait il fallait dire les choses avant qu’elle ne puisse changer d’avis) :
« Mais, entre nous, peu m’importe. Puisque vous acceptez de passer du temps avec moi, que diriez vous de passer la soirée ensemble? Vous m’aviez dit devoir rester à Esperanza jusqu’à demain. Où logez-vous? Les hôtels ici doivent être horriblement couteux... Je pourrais vous épargnez des dépenses inutiles, j’habite tout près, et j’ai une chambre d’ami tout à votre disposition. »
Sur ces paroles toutes pétries de bonnes intentions et d’une certaine dose de malice, le serveur vint se poster devant leur table. Il déposa un verre plein devant Blacksad, et récupéra sur son plateau le verre vide.
Blacksad s’écria alors d’un air gêné, réalisant qu'il n'avait pas pensé à vérifier que la jeune femme ait toujours à boire :
« Ho, je suis impardonnable! Voulez-vous autre chose, Rosa ? »
Le serveur glissa un regard accusateur au chat, laissant paraitre qu’il devait en effet trouver le chat impardonnable. Ou alors il était jaloux. Quel homme ne l’aurait pas été ? Mais très vite, il reprit un air professionnel, attendant un signe de la part d’un des clients.
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Mar 30 Juin - 12:20:51
La jeune femme fut rassurée et à la fois légèrement gênée que Blacksad ne comprit pas la nature de son grand âge. Certes, en tant qu'homme chat, elle-même avait été surprise car les hybrides n'existaient pas dans son monde d'origine. Mais le temps l'avait habitué à bien pire. En revanche elle ne savait pas depuis combien de temps John était arrivé sur Del Fleien. Et son étonnement semblait indiquer que les immortels n'existaient pas dans son monde. Tant pis pour la notion de Vampire. Le félin risquait d'être plus effrayé qu'autre chose par le concept. Ou pas. Après tout il semblait aussi imperturbable qu'inapte au dégout profond. C'était un point on ne pouvait plus positif. Elle lui laissa commander son verre, attendit que le serveur vint jusqu'à eux, regarda son propre verre encore à demi plein, et refusa aimablement la proposition, laissant le rouquin retourner à ses occupations. Ce ne fut qu'après ca qu'elle entreprit de répondre au félin.
"Le grand âge est...disons... une forme de "spécialité" dans mon monde." Elle avait prononcé ces paroles avec le ton de l'ironie amère qui nous saisit lorsqu'on est obligé d'épargner une notion qui nous écoeure. S'en suivit la proposition du matou:"Je vis à Ghor. Dans un petit manoir que j'ai acquis peu de temps après mon arrivée. La cité était encore naissante et les habitations peu coûteuses. J'ai profité de cette position pour ouvrir dans la meme rue une boutique de fleurs. Les beaux jours arrivent, et je dois d'ici peu retourner à Isabella pour me fournir en graines et en pousses."
Elle but une gorgée de vin, s'humecta les levres puis continua:
"Etant donné que je m'occupe du transport moi-même, il me fallait du matériel pour tout porter. Telle est la raison de ma venue à Esperanza. Malheureusement, la majeure partie des boutiques concernées n'auront pas mes commandes avant un ou deux jours. Plutot que de suporter à nouveau un allez-retour jusqu'à Ghor, j'ai donc décidé de rester le temps de boucler mes achats. Suite à quoi je prendrai le bateau jusqu'au Continent Oléo."
Elle leva la main et remit en place une mèche de cheveux du bout des doigts. Elle marqua un temps, réfléchissant à la proposition de John, le regard rivé sur son verre, puis redressa la tete avec un mince sourire et répondit:
"Je suis arrivé ce matin, aussi je n'ai pas encore trouvé ni même cherché d'hotel. C'est pourquoi je vais me permettre d'accepter votre offre."
Hop, ca c'était fait. Et déjà la blonde s'attendait presque avec impatience à voir apparaître sur le visage de son interlocuteur le sourire carnassier dont il avait le secret. Elle commencait à véritablement l'apprécier, ce p'tit jeune <3.
"Le grand âge est...disons... une forme de "spécialité" dans mon monde." Elle avait prononcé ces paroles avec le ton de l'ironie amère qui nous saisit lorsqu'on est obligé d'épargner une notion qui nous écoeure. S'en suivit la proposition du matou:"Je vis à Ghor. Dans un petit manoir que j'ai acquis peu de temps après mon arrivée. La cité était encore naissante et les habitations peu coûteuses. J'ai profité de cette position pour ouvrir dans la meme rue une boutique de fleurs. Les beaux jours arrivent, et je dois d'ici peu retourner à Isabella pour me fournir en graines et en pousses."
Elle but une gorgée de vin, s'humecta les levres puis continua:
"Etant donné que je m'occupe du transport moi-même, il me fallait du matériel pour tout porter. Telle est la raison de ma venue à Esperanza. Malheureusement, la majeure partie des boutiques concernées n'auront pas mes commandes avant un ou deux jours. Plutot que de suporter à nouveau un allez-retour jusqu'à Ghor, j'ai donc décidé de rester le temps de boucler mes achats. Suite à quoi je prendrai le bateau jusqu'au Continent Oléo."
Elle leva la main et remit en place une mèche de cheveux du bout des doigts. Elle marqua un temps, réfléchissant à la proposition de John, le regard rivé sur son verre, puis redressa la tete avec un mince sourire et répondit:
"Je suis arrivé ce matin, aussi je n'ai pas encore trouvé ni même cherché d'hotel. C'est pourquoi je vais me permettre d'accepter votre offre."
Hop, ca c'était fait. Et déjà la blonde s'attendait presque avec impatience à voir apparaître sur le visage de son interlocuteur le sourire carnassier dont il avait le secret. Elle commencait à véritablement l'apprécier, ce p'tit jeune <3.
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Ven 3 Juil - 15:40:26
Le grand âge, une spécialité? Il fallait espérer que les habitants de l’ancien monde de Rosa avaient su inventer de nombreux divertissements... S’ils pouvaient tous vivre aussi longtemps sans prendre une ride, ils n’avaient pas intérêt à « mourir » d’ennui!
Quoiqu’il en soit, à entendre le ton que prenait la jeune femme pour évoquer la particularité physique de son peuple, il ne devait pas être agréable tout les jours de vieillir si lentement. D’ailleurs, vieillissait-elle? Son ironie morbide répondait « non ». Et même si elle ne l’avait pas clairement formulé, ce fait était déjà avéré aux yeux du détective.
*Son air blasé peut se comprendre. Après tout, 'l’éternité, c’est long. Surtout vers la fin'.* ironisa à son tour le chat.
Mais Blacksad ne pouvait empêcher une légère crispation à l’idée d’éternité. Certes, Rosa n’était qu’une jeune femme qu’il venait à peine de rencontrer... Mais il était tout de même un peu angoissant de penser que, s’il la fréquentait sur le long terme, il ne la verrait pas vieillir ; elle ne changerait pas, n’aurait aucune évolution physique.
Tout en parlant, Rosa ponctuait son récit de petits tics, et de quelques mimiques imperceptibles mais tout à fait charmantes. Il l’observait, se demandant parfois si sa beauté (si suffocante, si dévastatrice) avait un rapport avec sa « spécialité ». Difficile de savoir si c’était de la part de Blacksad une curiosité féline ou une déformation professionnelle...
Quand enfin les yeux bleus se posèrent délicatement sur lui, et qu’elle déclara accepter son offre, le chat noir sourit de toutes ses dents, l’air parfaitement content, et les pupilles dilatées de bonheur.
Victoire!
« Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir, Rosa. » dit-il, avant d’ajouter avec une pointe de sensualité dans la voix : « Du moins, pour l’instant. »
Il tourna la tête vers l’extérieur un moment, jugea de la luminosité au dehors, sembla faire quelques calculs silencieux, puis se retourna vers la jeune femme :
« Il est encore tôt, mais l’heure du repas approche. Si vous devez dormir chez moi, dinez avec moi par la même occasion. »
Son sourire s’élargit. « Je vous invite. »
Il leva son deuxième verre et en vida la moitié sans sourciller.
« Et puisqu’il est encore un peu tôt, pourquoi ne viendriez-vous pas chez moi une petite demi-heure, histoire d’être au frais en attendant que le soir tombe?... »
Il laissa sa phrase en suspens, s’apprêtant à rajouter quelques mots. Mais avant de parler, il posa le bout de ses doigts sur le dos de la main pâle de Rosa, nota mentalement qu’elle ne devait pas souffrir de la chaleur car sa main était fraîche, et ajouta :
« En tout bien tout honneur, bien sûr. »
Quoiqu’il en soit, à entendre le ton que prenait la jeune femme pour évoquer la particularité physique de son peuple, il ne devait pas être agréable tout les jours de vieillir si lentement. D’ailleurs, vieillissait-elle? Son ironie morbide répondait « non ». Et même si elle ne l’avait pas clairement formulé, ce fait était déjà avéré aux yeux du détective.
*Son air blasé peut se comprendre. Après tout, 'l’éternité, c’est long. Surtout vers la fin'.* ironisa à son tour le chat.
Mais Blacksad ne pouvait empêcher une légère crispation à l’idée d’éternité. Certes, Rosa n’était qu’une jeune femme qu’il venait à peine de rencontrer... Mais il était tout de même un peu angoissant de penser que, s’il la fréquentait sur le long terme, il ne la verrait pas vieillir ; elle ne changerait pas, n’aurait aucune évolution physique.
Tout en parlant, Rosa ponctuait son récit de petits tics, et de quelques mimiques imperceptibles mais tout à fait charmantes. Il l’observait, se demandant parfois si sa beauté (si suffocante, si dévastatrice) avait un rapport avec sa « spécialité ». Difficile de savoir si c’était de la part de Blacksad une curiosité féline ou une déformation professionnelle...
Quand enfin les yeux bleus se posèrent délicatement sur lui, et qu’elle déclara accepter son offre, le chat noir sourit de toutes ses dents, l’air parfaitement content, et les pupilles dilatées de bonheur.
Victoire!
« Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir, Rosa. » dit-il, avant d’ajouter avec une pointe de sensualité dans la voix : « Du moins, pour l’instant. »
Il tourna la tête vers l’extérieur un moment, jugea de la luminosité au dehors, sembla faire quelques calculs silencieux, puis se retourna vers la jeune femme :
« Il est encore tôt, mais l’heure du repas approche. Si vous devez dormir chez moi, dinez avec moi par la même occasion. »
Son sourire s’élargit. « Je vous invite. »
Il leva son deuxième verre et en vida la moitié sans sourciller.
« Et puisqu’il est encore un peu tôt, pourquoi ne viendriez-vous pas chez moi une petite demi-heure, histoire d’être au frais en attendant que le soir tombe?... »
Il laissa sa phrase en suspens, s’apprêtant à rajouter quelques mots. Mais avant de parler, il posa le bout de ses doigts sur le dos de la main pâle de Rosa, nota mentalement qu’elle ne devait pas souffrir de la chaleur car sa main était fraîche, et ajouta :
« En tout bien tout honneur, bien sûr. »
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Dim 5 Juil - 15:40:29
Jaugeant à son tour la position du soleil, en prenant tout de même soin de ne pas trop s'y exposer, et constata que la proposition de Blacksad tenait la route. Elle termina son verre avec une certaine lenteur, marquant ainsi un assez long silence, avant de le reposer sur la table, en prenant bien sur soin d'amortir le "choc" par son oriculaire. Elle finit par acquiescer avec son éternel sourire :
"Ce serait avec plaisir. Un peu de fraicheur me ferait le plus grand bien, après avoir marché dans la ville toute la journée, je vous avoue commencer à avoir un peu chaud."
Elle se contenta de laisser passer un mince rire cristallin à la dernière remarque du félin avant d'y ajouter, en le regardant droit dans les yeux:
"Mais je n'en doutais pas.
"
Elle se leva et eu un instant de doute. Un doute bassement matériel, dont la source venait briser l'ambiance romantique qui pouvait floter dans l'air à ce moment là, mais un doute qui s'imposerait comme gênant si elle ne réagissait pas rapidement. Qui allait payer? D8< Rosa avait hélas prévu le strict nécessaire pour son voyage et ses courses, aussi elle cru d'abord ne pas avoir assez d'argent. La pensée lui vint ensuite que grâce à John, elle économiserait la nuit d'hotel. Puis, ce fut l'éducation de sa première vie qui refit surface, et lui hurla de ne pas dépenser un sous pour tester la galanterie de son homologue. Tout ca se passa bien sûr très vite dans la tête de la vampe, mais ce laps de temps fut suffisant pour marquer un nouveau silence. Elle finit néanmoins par se lever, et tirer d'une de ses poches un petit porte monaie dont elle commenca à énumérer les espèces pour payer.
On aurait pu croire que ce peu d'argent n'aurait pas été suffisant pour le verre qu'elle avait consommé. En vérité, comme la plupart des arrivants sur Del Fleien, Rosa avait fait fondre une partie de ses possessions pour se faire sa première monaie. Mais les possessions en question étant un amas de bijoux hors de prix, 80ans n'avaient pas été suffisant pour en dépenser tout l'or. Une seule pièce de ce porte monaie aurait pu lui payer 3 verres de plus. Mais hélas elle n'avait pas moins...
"Ce serait avec plaisir. Un peu de fraicheur me ferait le plus grand bien, après avoir marché dans la ville toute la journée, je vous avoue commencer à avoir un peu chaud."
Elle se contenta de laisser passer un mince rire cristallin à la dernière remarque du félin avant d'y ajouter, en le regardant droit dans les yeux:
"Mais je n'en doutais pas.
"Elle se leva et eu un instant de doute. Un doute bassement matériel, dont la source venait briser l'ambiance romantique qui pouvait floter dans l'air à ce moment là, mais un doute qui s'imposerait comme gênant si elle ne réagissait pas rapidement. Qui allait payer? D8< Rosa avait hélas prévu le strict nécessaire pour son voyage et ses courses, aussi elle cru d'abord ne pas avoir assez d'argent. La pensée lui vint ensuite que grâce à John, elle économiserait la nuit d'hotel. Puis, ce fut l'éducation de sa première vie qui refit surface, et lui hurla de ne pas dépenser un sous pour tester la galanterie de son homologue. Tout ca se passa bien sûr très vite dans la tête de la vampe, mais ce laps de temps fut suffisant pour marquer un nouveau silence. Elle finit néanmoins par se lever, et tirer d'une de ses poches un petit porte monaie dont elle commenca à énumérer les espèces pour payer.
On aurait pu croire que ce peu d'argent n'aurait pas été suffisant pour le verre qu'elle avait consommé. En vérité, comme la plupart des arrivants sur Del Fleien, Rosa avait fait fondre une partie de ses possessions pour se faire sa première monaie. Mais les possessions en question étant un amas de bijoux hors de prix, 80ans n'avaient pas été suffisant pour en dépenser tout l'or. Une seule pièce de ce porte monaie aurait pu lui payer 3 verres de plus. Mais hélas elle n'avait pas moins...
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Mar 7 Juil - 13:45:59
Le sourire affiché par John allait finir par lui déformer définitivement la face, tant il restait plaqué à son visage depuis déjà de longues minutes.
L’esprit vif et malicieux de Rosa n’en finissait pas de le ravir. Plus il passait du temps en sa compagnie, plus elle lui semblait féline. Qui sait, peut-être que dans le monde de Blacksad, elle aurait été chatte...
Car tel le fauve qui scrute les gens remuants et se démenant comme de beaux diables dans une vie toujours plus déraisonnable, Rosa avait ce regard imperturbable de celui qui observe, sans jamais prendre part à l’agitation des Hommes.
Son rire était encore plus plaisant que ses manières. Cette beauté désabusée savait charmer son public... en avait-elle seulement conscience? Et son regard, direct et franc : fallait-il y voir un peu plus que ce que les mots seuls ne pouvaient signifier?
*Etrange Rosa... Petite Pandore... Qu’est-ce que je dois comprendre?*
Soudain, elle se leva, et fit mine de vouloir payer la note. Du seul point de vue financier, Blacksad aurait trouvé plus commode de partager les frais. Mais l’on est un gentleman ou on ne l’est pas.
« Tout doux! Tout doux! » s’écria-t-il, faisant mine de lever les bras au ciel comme à l’approche d’une grande catastrophe.
Il plongea les mains dans ses poches, et y trouva son portefeuille. Il fouilla dedans le plus vite possible, en tira un billet (le dernier, mais il fit en sorte de cacher ce fait à Rosa), et le claqua sur la table du plat de sa main.
Il jeta un regard faussement courroucé à la jeune femme, la main toujours plaquée sur le dessus de la table, l’autre main tenant le portefeuille.
« Serait-il possible que vous ayez rencontré plus de gens que moi sur Del Fleien, mais que vous n’ayez rencontré absolument que des rustres et des goujats? »
Il se redressa, sourcils froncés mais ses lèvres retroussées sur les canines dans un sourire amusé. Il referma d’un coup sec son portefeuille, le replongea au fond d’une poche, et, de ses deux mains à nouveau libres, il enserra les mains de Rosa (qui tenait toujours son petit porte-monnaie).
« Je vous l’ai dit : je vous invite. Et non pas le contraire, belle Rosa. »
Un petit coup d’œil au serveur, et celui-ci accouru dans leur direction. Avant que le rouquin ne dise un mot, Blacksad intervint :
« Gardez la monnaie. »
Le serveur s’empressa d’exécuter cet ordre, trop content du bon pourboire qu’il venait de se faire.
Blacksad, lui, n’avait pas bougé d’un millimètre. Il regarda Rosa dans les yeux, et ajouta :
« Alors... prête à suivre le chat jusqu’à son repaire? »
L’esprit vif et malicieux de Rosa n’en finissait pas de le ravir. Plus il passait du temps en sa compagnie, plus elle lui semblait féline. Qui sait, peut-être que dans le monde de Blacksad, elle aurait été chatte...
Car tel le fauve qui scrute les gens remuants et se démenant comme de beaux diables dans une vie toujours plus déraisonnable, Rosa avait ce regard imperturbable de celui qui observe, sans jamais prendre part à l’agitation des Hommes.
Son rire était encore plus plaisant que ses manières. Cette beauté désabusée savait charmer son public... en avait-elle seulement conscience? Et son regard, direct et franc : fallait-il y voir un peu plus que ce que les mots seuls ne pouvaient signifier?
*Etrange Rosa... Petite Pandore... Qu’est-ce que je dois comprendre?*
Soudain, elle se leva, et fit mine de vouloir payer la note. Du seul point de vue financier, Blacksad aurait trouvé plus commode de partager les frais. Mais l’on est un gentleman ou on ne l’est pas.
« Tout doux! Tout doux! » s’écria-t-il, faisant mine de lever les bras au ciel comme à l’approche d’une grande catastrophe.
Il plongea les mains dans ses poches, et y trouva son portefeuille. Il fouilla dedans le plus vite possible, en tira un billet (le dernier, mais il fit en sorte de cacher ce fait à Rosa), et le claqua sur la table du plat de sa main.
Il jeta un regard faussement courroucé à la jeune femme, la main toujours plaquée sur le dessus de la table, l’autre main tenant le portefeuille.
« Serait-il possible que vous ayez rencontré plus de gens que moi sur Del Fleien, mais que vous n’ayez rencontré absolument que des rustres et des goujats? »
Il se redressa, sourcils froncés mais ses lèvres retroussées sur les canines dans un sourire amusé. Il referma d’un coup sec son portefeuille, le replongea au fond d’une poche, et, de ses deux mains à nouveau libres, il enserra les mains de Rosa (qui tenait toujours son petit porte-monnaie).
« Je vous l’ai dit : je vous invite. Et non pas le contraire, belle Rosa. »
Un petit coup d’œil au serveur, et celui-ci accouru dans leur direction. Avant que le rouquin ne dise un mot, Blacksad intervint :
« Gardez la monnaie. »
Le serveur s’empressa d’exécuter cet ordre, trop content du bon pourboire qu’il venait de se faire.
Blacksad, lui, n’avait pas bougé d’un millimètre. Il regarda Rosa dans les yeux, et ajouta :
« Alors... prête à suivre le chat jusqu’à son repaire? »
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Rosa Mer 8 Juil - 11:50:55
Si elle ne fut pas spécialement rassurée ou apaisée de la démarche de John, Rosa ne put s'empêcher de grandement l'apprécier. Ce n'était pas un gentleman que dans les mots. Et si, au final, ce n'était là pour elle qu'une différence mineure, c'était indéniablement un petit plus qui lui donnait de très bons points. Ce matou commencait à faire ses preuves. Elle eut un sourire amusé face à la précipitation paniquée de l'hybride, baissa la tête en rangeant son argent avec un petit rire cristallin, puis finit par acquiescer en le remerciant. Il était néanmoins intéressant de noter que, au vu de l'air satisfait du serveur, il n'avait absolument pas conscience qu'une pièce d'or de Rosa lui aurait donné un pourboire double au billet de Blacksad. Mais bon, tant pis pour lui =D.
"Je vous suis, cher ami "
Ainsi commenca leur "périple" à travers les ruelles d'Esperanza, en cette période estivale, et à cette heure légèrement avancée de la journée. Il n'était pas exagéré de parler de périple. Car l'horaire en question était justement celle que tous les commerçants choisissaient pour commencer à plier bagages. Le problème, dans un quartier marchand comme l'était celui-là, c'est que des commerçants, il y avait ça à chaque pas. La traversée fut donc difficile, fastidieuse, et plus d'une fois la jeune femme dû se blottir à son compagnon pour passer entre deux étalages et deux individus qui bloquaient le passage. Une fois la traversée de cette marée de population, de cris et de boucan fut traversée, la seconde partie du chemin fut bien plus agréable, en dépit de la chaleur qui commençait à fatiguer Rosa au plus haut point. Mais il fallait qu'elle tienne. Tant pis si sa soif l'empêchait de passer une bonne soirée, elle s'enfuirait sans prévenir, puis s'en excuserait le lendemain en lui expliquant tout. Néanmoins si la suite de la rencontre pouvait se passer mieux que ça, c'était pas de refus... La lutte à la chaleur, par contre, elle serait un véritable problème. Rosa était tout sauf une méditerranéenne (j'ai pas encore créé d'équivalent DFesque alors chut è_é"). Aussi, après un soupir de soulagement suite à la sortie de la foule, elle passa la tranche de sa main sur son front avec délicatesse avant de demander poliment:
"Excusez-moi de vous demander cela, mais serait-il possible qu'avant de diner vous me prêtiez votre salle de bain? Ma peau supporte assez mal la chaleur du soleil, et je crois qu'une douche fraiche ou un bain me ferait le plus grand bien."
Avec un peu de chance, il vivait dans un lieu crade, et y'aurait des rats pour se rassasier en même temps.
"Je vous suis, cher ami
"Ainsi commenca leur "périple" à travers les ruelles d'Esperanza, en cette période estivale, et à cette heure légèrement avancée de la journée. Il n'était pas exagéré de parler de périple. Car l'horaire en question était justement celle que tous les commerçants choisissaient pour commencer à plier bagages. Le problème, dans un quartier marchand comme l'était celui-là, c'est que des commerçants, il y avait ça à chaque pas. La traversée fut donc difficile, fastidieuse, et plus d'une fois la jeune femme dû se blottir à son compagnon pour passer entre deux étalages et deux individus qui bloquaient le passage. Une fois la traversée de cette marée de population, de cris et de boucan fut traversée, la seconde partie du chemin fut bien plus agréable, en dépit de la chaleur qui commençait à fatiguer Rosa au plus haut point. Mais il fallait qu'elle tienne. Tant pis si sa soif l'empêchait de passer une bonne soirée, elle s'enfuirait sans prévenir, puis s'en excuserait le lendemain en lui expliquant tout. Néanmoins si la suite de la rencontre pouvait se passer mieux que ça, c'était pas de refus... La lutte à la chaleur, par contre, elle serait un véritable problème. Rosa était tout sauf une méditerranéenne (j'ai pas encore créé d'équivalent DFesque alors chut è_é"). Aussi, après un soupir de soulagement suite à la sortie de la foule, elle passa la tranche de sa main sur son front avec délicatesse avant de demander poliment:
"Excusez-moi de vous demander cela, mais serait-il possible qu'avant de diner vous me prêtiez votre salle de bain? Ma peau supporte assez mal la chaleur du soleil, et je crois qu'une douche fraiche ou un bain me ferait le plus grand bien."
Avec un peu de chance, il vivait dans un lieu crade, et y'aurait des rats pour se rassasier en même temps.
Rosa- Black Rose
Re: Une journée de chat... [Réservé à Rosa]
Blacksad Mer 8 Juil - 21:16:05
Dieu soit loué. Les marchands en surnombre étaient une bénédiction pour Blacksad. Cette foule compacte avait forcé la jeune femme à réduire la distance entre elle et le chat, et ça n’était pas pour déplaire à ce dernier! Il pensa le lui faire remarquer, mais cela aurait sans doute brisé le moment. C’est donc sans mot dire que John guida Rosa à travers les rues encombrées.
Alors qu’ils arrivaient presque à destination, Rosa, à première vue assez fatiguée, lui demanda le plus poliment du monde (ah, les bonnes manières de Rosa... une jolie façon d’augmenter son charme) un « service » fraîcheur. Dans sa salle de bain. Douche. Nue.
Une pensée très imagée tourna un instant dans la tête de Blacksad, descendit en dessous de la ceinture, forma un sourire discret sur ses lèvres, et s’estompa comme elle était venue.
Cette fois, Blacksad n’eu pas envie de partager ce qu’il avait en tête.
Il expira un peu d’air par le nez, marquant un petit rire contenu, et dit à Rosa :
« J’allais vous le proposer en arrivant! Enfin, j’allais vous le proposer parce que je comptais faire la même chose... »
Une nouvelle pensée très colorée et très ‘basse’ vint troubler une fraction de seconde l’esprit du chat. Il s’en fallut de peu qu’il ne se mordille la lèvre inférieure en dévisageant Rosa. Mais l’éthique resta la plus forte, et il se rappela à l’ordre mentalement.
Avec un sourire un peu tendu, Blacksad étira le bras devant elle, l’invitant à le suivre une nouvelle fois.
L’immeuble où habitait le chat était vieux, passablement étriqué et mal agencé, l’isolation était à refaire, et un ravalement de façade aurait été le bienvenu. Mais malgré ces défauts par manque d’entretient, le lieu restait vivable, et même agréable si l’on aimait prendre les escaliers pour rentrer chez soi. L’avantage majeur en habitant ici, c’était de n’avoir à payé qu’un loyer ridicule, ce qui avait permis à Blacksad d’habiter deux appartements qu’il avait relié entre eux. L’un, petit, sombre et poussiéreux, constituait son agence privée. L’autre, plus grand, mieux décoré, mieux aéré et plus propre, était son véritable lieu de vie.
*Merci mon intuition, sans toi, je n’aurais pas rangé l’appart...* pensa-t-il tout en ouvrant en grand la porte en métal du hall de l’immeuble.
En gentleman, il retint la porte pour laisser passer Rosa. Alors qu’elle était devant lui, il ajouta :
« Malheureusement, j’habite au cinquième étage... sans ascenseur. La chaleur vous accable Rosa, si vous ne vous sentez pas de monter par les escaliers, je pourrai toujours vous porter... »
Ses canines firent surface entre ses lèvres noires. Bien sûr, il ne faisait que la taquiner, mais pouvoir la sentir plus proche de lui, respirer son odeur enchanteresse... tout cela était bien tentant.
Alors qu’ils arrivaient presque à destination, Rosa, à première vue assez fatiguée, lui demanda le plus poliment du monde (ah, les bonnes manières de Rosa... une jolie façon d’augmenter son charme) un « service » fraîcheur. Dans sa salle de bain. Douche. Nue.
Une pensée très imagée tourna un instant dans la tête de Blacksad, descendit en dessous de la ceinture, forma un sourire discret sur ses lèvres, et s’estompa comme elle était venue.
Cette fois, Blacksad n’eu pas envie de partager ce qu’il avait en tête.
Il expira un peu d’air par le nez, marquant un petit rire contenu, et dit à Rosa :
« J’allais vous le proposer en arrivant! Enfin, j’allais vous le proposer parce que je comptais faire la même chose... »
Une nouvelle pensée très colorée et très ‘basse’ vint troubler une fraction de seconde l’esprit du chat. Il s’en fallut de peu qu’il ne se mordille la lèvre inférieure en dévisageant Rosa. Mais l’éthique resta la plus forte, et il se rappela à l’ordre mentalement.
Avec un sourire un peu tendu, Blacksad étira le bras devant elle, l’invitant à le suivre une nouvelle fois.
L’immeuble où habitait le chat était vieux, passablement étriqué et mal agencé, l’isolation était à refaire, et un ravalement de façade aurait été le bienvenu. Mais malgré ces défauts par manque d’entretient, le lieu restait vivable, et même agréable si l’on aimait prendre les escaliers pour rentrer chez soi. L’avantage majeur en habitant ici, c’était de n’avoir à payé qu’un loyer ridicule, ce qui avait permis à Blacksad d’habiter deux appartements qu’il avait relié entre eux. L’un, petit, sombre et poussiéreux, constituait son agence privée. L’autre, plus grand, mieux décoré, mieux aéré et plus propre, était son véritable lieu de vie.
*Merci mon intuition, sans toi, je n’aurais pas rangé l’appart...* pensa-t-il tout en ouvrant en grand la porte en métal du hall de l’immeuble.
En gentleman, il retint la porte pour laisser passer Rosa. Alors qu’elle était devant lui, il ajouta :
« Malheureusement, j’habite au cinquième étage... sans ascenseur. La chaleur vous accable Rosa, si vous ne vous sentez pas de monter par les escaliers, je pourrai toujours vous porter... »
Ses canines firent surface entre ses lèvres noires. Bien sûr, il ne faisait que la taquiner, mais pouvoir la sentir plus proche de lui, respirer son odeur enchanteresse... tout cela était bien tentant.
Blacksad- - Celui qui erre entre les ombres -
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